Poète, peintre et vocaliste résidant entre la France et l’Italie, où il a fait l’essentiel de sa carrière artistique, Ahmed ben Dhiab vient de publier un nouveau recueil intitulé ‘‘Poèmes pour Raoudha’’, (éd. L’Harmattan, Paris, 2018).
Dans ces poèmes à la fois tendres et douloureux, l’enfant du Bardo n’oublie pas d’où il vient et ni la tragédie de ces enfants «brûleurs de vagues/qui n’auront jamais touché/leur Ithaque fantasmée/ô Lampedusa madre/il te reste le silence l’absence/et des cadavres sans linceuls».
Poète de l’amour et du silence, mais aussi de la solitude des êtres et de la douleur partagée des âmes errantes, Ahmed Ben Dhiab est l’auteur d’«une œuvre poétique qui s’affirme progressivement dans son rôle de médiatrice de l’art au sens intégral du terme.»
‘‘Poèmes pour Raoudha’’ laisse pénétrer les effluves du réel, de l’incantation et du mystère d’exister. «Les traits et traces de son écriture dansent, chantent et s’incarnent dans la couleur. Couleur captée lors de plongées en soi, ce qui crée la dualité introspection et projection dans le vital. Avec une conscience blessée par tant d’atteintes à la dignité de l’être, le poète se rebelle mais apprend à maintenir l’équilibre entre exaltation et dissolution dans l’univers», écrit Michel Cassir dans le quatrième de couverture de l’ouvrage. Il ajoute, soulignant un autre aspect de la personnalité et de l’œuvre de l’artiste, qui est empreinte de spiritualité enracinée dans la terre d’islam mais ouverte sur l’universelle intelligence : «Avec une forte empreinte soufi, Ahmed Ben Dhiab est dans l’unicité de son chant qui englobe les traverses et conquêtes du souffle humain.»
Un livre chargé d’humanité. Un puissant testament d’espoir. Le poète Ahmed Ben Dhiab traverse notre époque, notre monde entre Méditerranée et terres de mémoires d’Asie centrale. Son incantation se tisse échos de Rumi, de Char, de Lorca. «Ces voix transfrontalières se mêlent à son territoire de silence intime, peuplé aussi des présences dissipées au passage des frontières de la mort. L’ouvrage de Ben Dhiab porte en lui la profondeur d’une conversation avec l’éternité», souligne un critique italien.
Né en Tunisie, Ahmed Ben Dhiab a publié plusieurs recueils de poésie, notamment dans la collection «Levée d’Ancre» de l’Harmattan. Il est aussi peintre, musicien, chanteur et réalisateur de films. C’est un véritable homme-orchestre, inventeur de vases communicants. Il dirige, depuis 1998, à Milan, le festival « Celebrazione« , avec la poétesse Francesca Limoli.
I. B.
Dans »Anges-Angeli », Ben Dhiab et Limoli célèbrent le beau et l’humain
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