La salle de l’Opéra, en plein cœur de la Cité de la Culture, a accueilli la remise des diplômes de la promotion 2017-2018 dite «Fatima al Fihyriya» de Université Centrale de Tunis en présence notamment de Naziha Abidi, ministre de la Famille, de la Femme et de l’Enfance.
Par Seif Eddine Yahia
La prestigieuse Cité de la Culture constituait l’écrin idéal pour la remise des diplômes de l’Université Centrale, une des premières universités privées du pays en termes d’importance et de résultats.
Ce jeudi 19 juillet 2018, la promotion 2017-2018 de l’Université Centrale dite promotion «Fatima al Fihyriya» était donc présente pour une cérémonie de remise des diplômes sous la présidence de Houbel Ajmi, directrice générale de l’Université Centrale.
Animée par Tarek Mrad d’Express FM, la cérémonie était aussi retransmise en direct sur les pages associées à l’Université Centrale sur les différents réseaux sociaux.
Sous le signe de l’émancipation de la femme
En nommant cette promotion «Fatima al Fihyryia» du nom de la Kairouannaise fondatrice de la mosquée et de l’Université Al Qaraouyyin à Fès au IXe siècle, l’Université Centrale souhaitait rappeler la place centrale qu’occupe la femme tunisienne dans l’histoire du pays depuis la fondation même de Carthage.
Dans ce contexte, Mme Abidi et Mme Ajmi, dans leurs discours respectifs, ont tenu à mettre en avant la place essentielle de la femme dans les luttes actuelles du pays pour le progrès et contre l’obscurantisme tout en rappelant à ces nouveaux diplômés, hommes et femmes que la Tunisie regorgeait de ressources et que «l’herbe n’était pas forcément plus verte ailleurs» pour reprendre les mots de Mme Abidi. Une réponse à la fuite des cerveaux qui sévit en Tunisie, où d’après un rapport de l’OCDE de 2017, près de 95.000 Tunisiens auraient quitté le pays en à peine 6 ans.
Afin de saluer encore une fois le rôle de la femme tunisienne, l’Université a également tenu à honorer la mémoire de Radhia Haddad, militante féministe tunisienne et fondatrice de l‘UNFT (Union nationale de la femme tunisienne). Pour cela, l’Université Centrale lui a remis à titre posthume le trophée «Fatima al Fihyriya». Ce trophée a été remis à sa fille Neila Haddad, qui en profité pour revenir sur le parcours de sa mère, première femme députée en Tunisie, et à l’origine de nombreuses avancées en termes d’alphabétisation et d’emploi des femmes tunisiennes notamment après l’Indépendance.
Pour terminer cette suite de discours, Sonia M’Barek, ex-ministre de la Culture, est intervenue brièvement, reprenant notamment une citation d’Averroès : «L’ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine, la haine conduit à la violence». Une phrase empli de sagesse qui avait déjà fait son chemin jusqu’aux confins du système Dagobah.
Remise des diplômes et distinctions pour les meilleures moyennes
Après les discours des différents directeurs des sections de l’Université Centrale, a eu lieu la remise des diplômes avec une distinction pour le major de promotion de chaque section de l’école.
La cérémonie a commencé avec la remise des diplômes de l’Ecole Polytechnique de Centrale dont le major de promotion, Hena Gbankoro Alassane, jeune étudiant burkinabé, a terminé avec une moyenne de 16,80.
Centrale Business School, a, à son tour, procédé à la remise de ses diplômes avec une distinction particulière pour les deux majors de ses sections : Feriel Tijani et Eya Ben Mansour.
L’Ecole de droit et de sciences politiques de Centrale, dont c’était la première remise de diplômes en tant qu’entité indépendante, a pris le relais. Dans cette section, la major de promotion en licence se nomme Sarrah Chouayed avec une moyenne de 15,01. En Master, la meilleure moyenne revient à Wafa Mahmoudi avec 13,73.
Pour clôturer cette soirée, Centrale Communication a remis les diplômes à ses étudiants. Dans cette section, la meilleure moyenne est revenue à Asma Boukraa avec 16,76.
Un secteur privé désormais privilégié?
L’Université Centrale est une des plus grandes Universités privées de Tunisie en termes en termes de nombre d’étudiants et de classement (numéro 1 des universités privées au dernier classement Unirank). Si ses résultats en termes d’intégration de ses étudiants sur le marché du travail sont excellents, le développement des écoles privées pour former les jeunes cadres et les leaders de demain et leur attrait grandissant auprès des nouvelles générations posent question, surtout dans un pays tel que la Tunisie, où la méritocratie et l’enseignement supérieur public étaient des fiertés nationales dans ce lointain XXe siècle.
Un excellent documentaire intitulé «Etudiants, l’avenir à crédit» et réalisé par Jean-Robert Viallet est sorti en 2016. Ce documentaire revient sur cette libéralisation inquiétante du champ de l’éducation, domaine où les directeurs d’université ont été progressivement remplacés par des CEO et où de nombreux étudiants s’endettent en allant dans le privé pour obtenir un diplôme leur conférant une plus grande sécurité de l’emploi face à une Université publique jugée peu efficace.
Doit-on laisser le secteur privé régir ce domaine pour plus d’efficacité économique ou doit-on au contraire continuer à croire que la santé de l’enseignement supérieur public représente l’honneur et la grandeur d’une nation ?
Le débat reste ouvert mais pour l’instant, félicitons simplement les étudiants fraîchement diplômés et leurs familles qui n’ont pas démérité pour l’obtention de ce précieux document. Souhaitons-leur également le meilleur pour le début de leur carrière professionnelle.
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