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Samia Abbou osera-t-elle critiquer Imed Hammami ?

Madame Samia Abbou, grande donneuse de leçons devant l’Éternel, d’un rien fait une affaire d’Etat quand il s’agit de ministres non islamistes et quand il s’agit même d’une gaffe d’un ministre d’Ennahdha, elle se tait. A-t-elle l’indignation sélective?

D’ailleurs, elle s’est absentée lors d’une séance plénière de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), la semaine dernière, dont l’invité était Imed Hammami, l’inénarrable ministre islamiste de la Santé, l’un des plus maladroits et des plus incompétents du gouvernement Youssef Chahed. Il y a avait pourtant matière à débattre avec le ministre islamiste, à commencer par les difficultés d’approvisionnement des pharmacies publiques et privées, pour ne pas dire la pénurie d’un certain nombre de médicaments, vitaux pour la santé des citoyens, surtout ceux atteints de maladies chroniques.

M. Hammami multiplie les déclarations les plus aberrantes où les contre-vérités le disputent aux désinformations voire aux mensonges. Aujourd’hui, jeudi 26 juillet 2018, dans l’émission ‘‘Midi Show’’ sur Mosaïque FM, il a nié l’existence de pénurie de médicaments. «Cherchez dans toutes les pharmacies à votre portée et vous finirez par trouver le médicament dont vous avez besoin », a-t-il lancé.

Quels sont les médicaments manquants dans les stocks de la pharmacie centrale ? Réponse du ministre : c’est un secret dont dépend la sécurité nationale. Et pour cause, explique-t-il, sans ciller : «Si on nomme les médicaments, il y aura des spéculateurs et des trafiquants qui se mettront en ligne». On croit rêver, circulez, il n’y a donc rien à voir ! Monsieur le ministre nie l’existence d’une pénurie de beaucoup de médicaments que médecins, pharmaciens et patients déplorent depuis plusieurs mois. Chacun fait comme il peut pour faire venir de l’étranger le médicament dont il a un besoin vital par avion grâce à des parents, des amis ou des connaissances.

Il paraît que M. Hammami n’est pas au courant de ce qui se passe dans son secteur… Le comble pour un ministre qui n’est décidément pas à sa place.

Le problème, pour revenir à Mme Abbou, c’est qu’elle ne voit aucune urgence à poser ce problème et interroger le ministre Hammami à son propos, comme elle le fait souvent avec ses collègues, comme récemment le ministre de l’Education, Hatem Ben Salem. Beaucoup d’autres avant lui ont goûté à ses cris, vociférations, accusations et insultes…

Avec Hammami, c’est silence radio. Elle semble même faire de son mieux pour ne pas le croiser.

A-t-elle une affection particulière pour les islamistes, jadis compagnons de l’opposition sous l’ancien régime? Son mari Mohamed Abbou, éphémère ministre de la Fonction publique du gouvernement Hamadi Jebali, et aujourd’hui dirigeant du parti Tayar, parti de Samia Abbou aussi, a-t-il mis une ligne rouge en ce qui concerne le parti Ennahdha et donné des instructions pour le ménager? On est tenté de le penser, sinon, pourquoi cette indignation sélective du couple Abbou ?

Imed Bahri

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