La jeune chanteuse libanaise Hiba Tawaji a fait chavirer les cœurs des Tunisiens au Festival international de Carthage dans la soirée du dimanche 29 juillet 2018. Sa voix exceptionnelle n’a pas laissé indifférent.
Par Fawz Ben Ali
Hiba Tawaji, un nom qui fait une ascension déterminée dans la scène musicale arabe depuis quelques années. Son succès vient essentiellement de sa voix incroyable, de sa forte présence scénique, de l’émotion qu’elle dégage, mais aussi de la chance qu’elle a d’être soutenue depuis ses tout débuts par le musiciens et compositeur Oussama Rahbani (fils de Mansour Rahbani).
Hiba Tawaji, qui se produisait ce soir-là pour la première fois au Théâtre romain de Carthage, avant d’aller à la rencontre du public de Hammamet, est venue avec son producteur et directeur artistique Oussama Rahbani qui l’accompagnait au piano et dirigeait sa troupe.
Oussama Rahbani accompagne sa protégée au piano.
Un univers musical puisé dans plusieurs genres et cultures
Le théâtre commençait à se remplir petit à petit, et à 22h, les festivaliers avaient déjà envahi les gradins, guettant l’arrivée de la vedette de la soirée. Après une assez longue intro instrumentale orchestrée par Oussama Rahbani, Hiba Tawaji a enfin fait son entrée sur scène sur ‘‘Yemken habbaytak’’ extrait de son dernier album ‘‘Hiba Tawaji 30’’. Charmé, le public prenait un grand plaisir à chanter avec la jeune artiste qui était ravie de se produire enfin sur cette mythique scène, devenue un passage obligé pour tout chanteur arabe confirmé.
Il y a 4 ans, Hiba Tawaji était venue pour la première fois chanter en Tunisie au Festival de Hammamet. À l’époque, elle était connue surtout au Liban mais très peu dans le monde arabe. Portée par l’ambition de faire une carrière à l’internationale, elle a décidé de participer au programme de télé-crochet musical français The Voice, diffusé sur TF1, chose qui a complètement changé le cours de sa carrière puisqu’elle avait fait un carton plein auprès du jury français, séduit par son timbre de voix oriental.
Bien qu’elle n’ait pas sortie gagnante de l’émission, Hiba Tawaji a réalisé ce que peu d’artistes arabes ont pu le faire, à savoir atteindre les sommets du hit français et gagner la reconnaissance des médias et critiques les plus exigeants de France.
Une voix puissante et précise comme on en entend rarement parmi les jeunes chanteuses arabes.
Hiba Tawaji nous a fait le bonheur d’interpréter cette version phare qu’elle avait chanté lors des fameuses auditions à l’aveugle de The Voice, une version arabe écrite par Mansour Rahbani du classique ‘‘Les moulins de mon cœur’’ de Michel Legrand.
Ce soir-là, la jeune chanteuse a évidemment présenté ses propres chansons, pour la plupart composées par Oussama Rahbani, mais on a aussi eu droit à beaucoup de reprises qui reflètent son univers musical qui puise dans plusieurs genres et cultures. Hiba Tawaji nous a émerveillés avec ‘‘Mon amie la rose’’ de Françoise Hardy, une chanson qui lui avait permis de remporter la redoutable épreuve des «battles» à The Voice.
Sur les pas de Fairuz et des Rahbani
Etant très proche de la famille Rahbani, Hiba Tawaji a aussi enchanté le public avec une reprise de deux chansons phares de la grande Fairuz ‘‘Hanna el Sekran’’ et ‘‘Sahar al layali’’, ce qui nous plongés dans un merveilleux moments nostalgique.
Difficile de résister au charme de la belle et talentueuse jeune libanaise.
Dotée d’une voix puissante et précise comme on en entend rarement parmi les jeunes chanteuses arabes, la soprano libanaise a cette facilité de glisser sur 4 octaves, mais elle a surtout cette capacité de jongler avec les genres et les styles (pop orientale, tarab, jazz, variété française …), et ce soir-là elle nous a montré de toutes les couleurs, nous épatant avec sa palette musicale richissime et son charisme scénique, des atouts qui lui ont permis de décrocher le rôle d’Esméralda, succédant à Hélène Ségara, dans la prestigieuse comédie musicale française ‘‘Notre Dame de Paris’’ et dont elle a offert un extrait au public de Carthage.
Comme beaucoup de chanteurs arabes qui souhaitent à chaque passage conquérir le public tunisien, Hiba Tawaji nous a surpris vers la fin de la soirée avec deux chansons populaires tunisiennes ‘‘Ah ya khlila’’ et ‘‘Sidi Mansour’’. Difficile de résister au charme de la belle et talentueuse jeune libanaise qui était la première femme à chanter en Arabie-Saoudite dans une salle entièrement réservée aux femmes, une anecdote qu’elle nous a relatée tout en félicitant les Tunisiennes du statut privilégiée qu’elles occupent dans le monde arabe, «Vous êtes un exemple à suivre !», lance-elle.
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