Les transferts d’argent des Tunisiens à l’étranger, estimés pour 2017 à 4,5 milliards de dinars tunisiens, est la quatrième source de devises du pays.
Selon le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, les transferts financiers des Tunisiens à l’étranger sont estimés à 4.499,6 millions de dinars tunisiens (MDT) en 2017, soit la quatrième source de devises pour la Tunisie. Ce montant représente du reste 5% du PIB et 20% de l’épargne nationale.
Le ministre, qui intervenait le 26 juillet 2018, dans le cadre de la conférence annuelle des chefs des missions diplomatiques et consulaires, a souligné la nécessité d’activer le rôle des Tunisiens à l’étranger dans le développement du pays grâce à leurs ressources permanentes en devises.
Par-delà ces déclarations de circonstances, des études sérieuses ont montré que les transferts des expatriés tunisiens sont parmi les plus faibles dans le monde. C’est ce que rapporte la note d’information de la Banque mondiale sur les migrations et le développement (mars-avril 2018).
La modicité des transferts en Tunisie est due aux coûts élevés des transferts, lesquels sont supérieurs à la moyenne de transfert dans le monde. Elle est due également à l’incapacité de la banque off shore tunisienne, l’Union tunisienne de banque (UTB) devenue en 2010 Tunisian Foreign-Bank (TFB), à mobiliser et à capter, en volume significatifs, l’épargne des Tunisiens à l’étranger, et ce, contrairement aux banques off shore marocaines.
Les banques multiplient les opérations de séduction en direction des Tunisiens à l’étranger.
Dans le monde arabe, le pays qui a le plus bénéficié des transferts de ces économies est l’Egypte qui a reçu 20 milliards de dollars (6,4% du PIB). Il est talonné par le Liban avec 8 mds de dollars (15,1%), le Maroc 7,5 mds de dollars (6,7%), la Jordanie 4,4 mds de dollars (1,9%), le Yémen 3,4 mds de dollars (13,1% du PIB), l’Algérie 2,1 mds de dollars (1,2% du PIB), Gaza 2 mds de dollars (15, 3%), la Tunisie 1,9 md de dollars (4,8%).
Il est donc temps de cesser de nous gargariser avec la rengaine de l’apport en devises des Tunisiens à l’étranger et de lever les obstacles face à ces flux qui se raréfient.
Khémaies Krimi
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