L’intermédiaire Youssef Zarrouk hurle, du haut de la colline de Sidi Bou Saïd, son amour pour Béji Caïd Essebsi. En contrebas de la colline, dans le Palais de Carthage, son actuel locataire, lui, fait la sourde oreille aux déclarations d’amour répétitives de l’intermédiaire. Que cache cet amour? Est-il désintéressé?
Par Imed Bahri
Voilà ce que M. Zarrouk a écrit dans un post Facebook, que nous reproduisons et commenterons ci-dessous.
La déclaration d’amour de Youssef Zarrouk…
«Je reste fidèle à Béji Caïd Essebsi. Je ne suivrai personne dans sa trahison. Fidèle à mon pays, je ne trahirai pas. Fidèle à mon nom, je ne trahirai pas. Ce qui s’est passé hier (samedi 28 juillet 2018, Ndlr) à l’Assemblée m’a rendu malade. Je tremblai pour le ministre de l’Intérieur. C’est un homme intègre au-dessus de tout soupçon. Dommage qu’il soit venu dans une guerre fratricide où il n’avait que des coups à prendre. Il a su garder la tête haute. Mais peut-on en dire autant du chef du gouvernement? À trahir tout le monde on finit par ne plus reconnaître les vrais des faux amis.
«Hier, les frérots (Frères musulmans d’Ennahdha, Ndlr) sont venus soutenir celui à qui ils ont promis Carthage en 2019. Fausse promesse, leur candidat c’est le Calife Ghannouchi, son Premier ministre était là, Ali Larayedh. Ils étaient tous là pour prendre date. Eux ne trahissent pas leur parti, ils ont depuis longtemps trahi la patrie pour une vague promesse de la oumma musulmane. Ils ne passeront pas ! Nous serons unis face à eux. Pour que l’héritage de Bourguiba nous survive, pour la liberté de tous les Tunisiens.
«Si Béji vous êtes le Président de tous les Tunisiens. Ne vous laissez pas intimider. Nous vous faisons confiance, nous vous aimons et nous nous battrons pour vous.
Si El Béji sortez de votre mutisme et abandonnez votre discours policé de grand diplomate, chassez les intrus, rompez avec Ennahdha et avec tous les félons. En dehors de cela point de salut.»
… qui exige de nous un commentaire
M. Zarrouk ne doit pas trembler pour M. Fourati, ce dernier est un grand commis de l’Etat qui, si les lobbies et les hommes de réseaux le laissent tranquille, excellera.
Quant à l’amour de l’intermédiaire pour BCE, il nous rend perplexe? Pourquoi cet amour? Est-il désintéressé? Pourquoi déclarer sa flamme et d’une manière répétitive à BCE et sur les réseaux sociaux?
M. Zarrouk, l’autre fois, disait que Kapitalis l’affublait du titre d’intermédiaire. Non, on ne l’affuble pas. C’est son métier depuis toujours et tout le monde le sait. À notre connaissance, il n’est pas le «ftayri» (vendeur de beignets) de Sidi Bou Saïd. Pourquoi n’assume-t-il pas son statut d’intermédiaire? C’est un métier comme un autre, il n’y a pas lieu de se défausser. Au contraire, Kapitalis défend M. Zarrouk et ne colporte pas les médisances à son encontre, certains veulent l’affubler du titre de «marchand d’armes» ce que nous refusons et nous n’emploierons jamais car M. Zarrouk est un intermédiaire et le métier d’intermédiaire est une profession régie par un statut légal dans bon nombre de pays.
Ce métier consiste à être un intermédiaire entre des entreprises (dans tous les domaines) et des gouvernements pour faciliter l’entrée de celles-ci sur un marché. Alors pourquoi l’intermédiaire Youssef Zarrouk se défausse-t-il de sa profession? Il faut assumer et en être fier.
L’intermédiaire Youssef Zarrouk a écrit récemment dans un statut facebook «s’être toujours opposé au pouvoir en place», en Tunisie bien sûr. L’intermédiaire se défausse encore une fois et insulte notre intelligence et celle de tout un peuple. L’intermédiaire était proche de feu Wassila Bourguiba, de Slim Chiboub, de Belhassen Trabelsi marié à sa nièce puis, après le 14 janvier 2011, il avait organisé chez lui, à Sidi Bou Saïd, un dîner en l’honneur de Moncef Marzouki, au mois de décembre 2011, quelques jours seulement avant que ce dernier ne devienne président provisoire, un dîner organisé par leur ami commun Nasr Ali Chakroun (qui a soutenu M. Marzouki lors des élections de 2011 et qui s’est vu récompenser en se voyant nommer sa fille conseillère de M. Marzouki, une fois ce dernier investi président provisoire).
Aujourd’hui l’intermédiaire Youssef Zarrouk fait les yeux doux à BCE. Mais que cache cet amour? Est-ce une manière de se rapprocher de lui et de sa famille? Continuera-t-il à l’aimer quand il quittera le Palais de Carthage? Ou bien cet amour cessera-t-il dès que BCE quittera Carthage? L’intermédiaire Youssef Zarrouk se mettra-t-il à aimer son successeur? Commencera-t-il à le mépriser dès qu’il ne sera plus président comme il dit aujourd’hui mépriser M. Ben Ali alors que ce dernier n’est plus président et que c’est devenu très facile de le mépriser.
Ce mépris si tardif et si facile ne nous rend pas admiratif de l’intermédiaire mais déçu par cette posture de s’attaquer à un homme quand il n’est plus au pouvoir.
Kapitalis veut aussi rendre hommage à la coquetterie de l’intermédiaire Youssef Zarrouk, le dandy de la banlieue nord.
Qui porte des pantalons rouges et de belles pochettes de nos jours à Tunis ou même à la Marsa et à Sidi Bou Saïd à part un esthète et un dandy si raffiné? Quel bel homme! Et surtout quelle belle âme!
Pour Youssef Zarrouk, Béji Caïd Essebsi peut encore sauver la Tunisie
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