Tout en affirmant que la Tunisie est un Etat civil, le président de la république, Béji Caïd Essebsi, a indiqué qu’il faut cesser de dire que la référence de l’Etat tunisien est la religion. C’est même une grave erreur.
Cette déclaration a été faite aujourd’hui, lundi 13 août 2018, au Palais de Carthage, lors de la cérémonie de célébration du 62e anniversaire de la Fête nationale de la femme, en présence des membres du gouvernement et de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), des dirigeants des partis, des membres de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe), ainsi que des femmes issues de différents secteurs professionnels.
Le chef de l’Etat est revenu, à ce propos, sur l’article 2 de la constitution de 2014 qui stipule que «la Tunisie est un État à caractère civil, basé sur la citoyenneté, la volonté du peuple et la primauté du droit», affirmant qu’il est nécessaire de prendre en considération les dispositions des articles de la loi fondamentale.
M. Caïd Essebsi répond ainsi, de manière implicite, aux slogans lancés par les islamistes lors de la manifestation qu’ils ont tenue, samedi dernier, devant le siège de l’ARP, contre les propositions de la Colibe, notamment celle relative à l’égalité successorale.
Ils ont beaucoup insisté dans leurs slogans sur le fait que la Tunisie est un pays musulman et appelé à l’application de la charia, la loi islamique, feignant d’ignorer que la Tunisie a une constitution, adoptée en 2014 à une large majorité, y compris par les islamistes du parti Ennahdha, et qui insiste sur le caractère civil de l’Etat et l’égalité des citoyens, hommes et femmes, devant le droit… civil.
E. B. A.
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