Pour Abdelkrim Harouni, Ennahdha est un parti civil et ses références religieuses n’annulent en aucune manière son caractère civil.
De passage à « Midi Show » sur Mosaïque FM aujourd’hui, lundi 13 août 2018, le président du conseil de la choura du mouvement islamiste a estimé que le président de la république, Béji Caïd Essebsi, a, dans son discours prononcé à l’occasion du 62e anniversaire de la Fête nationale de la femme, omis de rappeler que l’article premier de la nouvelle constitution stipule que l’islam est la religion de l’Etat tunisien étant donné que la majorité de ses citoyens sont musulmans.
«Les lois islamiques affirment l’égalité entre l’homme et la femme. S’il y a un refus des références islamiques sur différents sujets, ceci est inacceptable. Si le président de la république suggère que l’égalité dans l’héritage se fait conformément aux dispositions d’une loi et non au des références islamiques, nous considérons qu’il aurait du inverser le raisonnement», a-t-il déclaré.
M. Harouni a, par ailleurs, indiqué que les citoyens tunisiens n’ont pas eu assez de temps pour se faire une idée sur le rapport de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe), ce qui a provoqué des manifestations dans différentes régions et des critiques exprimées par certains imams.
Il fait ici allusion à la manifestation tenue, samedi dernier, devant le siège du parlement, à Bardo (Tunis) par des islamistes et des extrémistes religieux ainsi que des imams de plusieurs mosquées. Les manifestants ont dénoncé certaines propositions de la Colibe, notamment celles relatives à l’égalité successorale et à la dépénalisation de l’homosexualité. Certains ont même incité au meurtre des membres de la Colibe, traités de mécréants.
«La réaction de ces Tunisiens était forte et on ne peut pas nier cela même si on essaie de dire le contraire», a admis Abdelkrim Harouni.
Dans un autre contexte, le président du conseil de la Choura a affirmé qu’Ennahdha est un parti civil ayant une référence islamique.
E. B. A.
Caïd Essebsi : Ennahdha évolue d’un mouvement religieux à un parti civil
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