Dans cette «Lettre aux démocrates tunisiennes et tunisiens», l’auteur, militant associatif tunisien en France, propose de choisir dès aujourd’hui «un candidat(e) issu (e) de la société civile» pour les présidentielles de 2019, et ce «pour garantir le changement démocratique espéré».
Par Tarek Ben Hiba *
Pour peut qu’on soit très critique sur la situation politique en Tunisie et sur la lenteur des changements qu’imposent la grave dégradation de la situation de l’emploi, particulièrement celui des jeunes, les conséquences mortellement dramatique des migrations des jeunes harraga; la mise de nouvelles politiques de coopération avec le Maghreb, l’Europe et l’Afrique; la persistance de la corruption grande ou petite, l’incapacité des gouvernements de rompre avec le modèle économique d’avant la révolution.
Bref, ou est donc le respect des promesses de la réalisation des objectifs de la révolution? La promesse que les honnêtes ont faite et font encore.
La crise des partis séculiers
Je partage l’idée de beaucoup d’entre vous sur l’impasse dans laquelle se trouvent les forces politiques démocratiques tunisiennes; elles n’offrent pas d’alternatives crédibles capables de nous mobiliser pour une Tunisie meilleure. Combien de partis parlementaires ont-ils pris de position pour le rapport de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe)?
Le désastre des organisations politiques tunisiennes anciennes aux dernières élections municipales est la preuve patente de la crise des partis séculiers.
Nous devons aujourd’hui sans attendre encore plus nous poser la question des prochaines élections présidentielles. Que se passera-il au deuxième tour des élections présidentielles de 2019? Au rythme actuel y aura-il un bis repetita?
Ce qu’il nous faudrait c’est un choc salvateur, un choc démocratique porteur d’un espoir fou, celui d’essayer d’ancrer durablement les libertés et la démocratie et de répondre avec respect aux demandes des jeunes sit-inneurs qui crient leur rage de vouloir vivre et travailler dans leur pays.
Les manifestants menaçants anti-Colibe de samedi dernier, 11 août, nous rappellent que l’islam politique n’arrive toujours pas à rompre avec ses chimères totalitaires et à accepter tous les principes universels des droits de l’homme, surtout ceux qui posent le respect de l’altérité à savoir le vivre ensemble. Donc c’est nécessairement d’ailleurs que viendra notre salut.
Je suis persuadé que la participation des représentants du mouvement civil et social à la politique et aux élections est une nécessité qui facilite rupture avec les méthodes désuètes des années passées.
Il a fallu beaucoup de courage aux membres de la Colibe et à sa présidente Bochra Belhaj Hmida pour proposer ces réformes qui renouent avec ce que la Tunisie a de plus réformiste, audacieux, noble et généreux.
S’armer contre les blocages et échecs
Alors pourquoi ne pas demander à un ou une membre de la société civile qui partage ces extraordinaires propositions de réformes de se déclarer candidat aux prochaines élections présidentielles de 2019 avec un programme respectueux des droits humains et des libertés publiques et individuelles et des droits économiques et sociaux offrant de nouveaux droits pour les jeunes en matière d’emploi ?
Certains d’entre vous penseront que cette proposition est folle. Pourtant, en réfléchissant à nos sempiternels débats qui se terminent sur des blocages donc par des échecs. Pourquoi ne pas oser lutter et oser vaincre ?
Pour transformer les propositions du Colibe en lois satisfaisantes et pour éviter de nouvelles désillusions, travaillons à une solution partagée et collective.
* Militant de la société civile.
Fête de la femme : Rassemblement à Paris en soutien à la Colibe
Donnez votre avis