Souvent critiqué et pris à partie à cause des problèmes de la compagnie dont il a la charge, Elyes Mnakbi, Pdg de Tunisair, a enfin craché le morceau et dépeint la situation ingérable qu’il a trouvée en y débarquant.
Selon M. Mnakbi, qui répondait, aujourd’hui, lundi 20 août 2018, aux critiques dont il a fait l’objet sur les ondes de Mosaïque FM, suite aux retards enregistrés hier par les vols de Tunisair et Tunisair Express à l’aéroport de Djerba-Zarzis, la détérioration des services de Tunisair et de la situation générale de la compagnie aérienne nationale est principalement due au recrutement de 1.200 personnes après la révolution du 14 janvier 2011.
Ces recrutements, rappelons-le, ont été effectués par la « Troïka« , l’ancienne coalition gouvernementale conduite par Ennahdha, et elle ont concerné des bras cassés, en majorité issus du parti islamiste, qui perçoivent des salaires et ne font strictement rien. D’ailleurs beaucoup ne viennent même pas pointer et sont inconnus au bataillon.
Cela M. Mnakbi n’a pas osé le dire. Ce qu’il a dit, en revanche, c’est que ces recrutements massifs ont porté les effectifs de Tunisair à 7.300 salariés, alors que la moitié ou le tiers de cette armée de désœuvrés aurait suffi à la faire fonctionner.
Conséquence : le montant des salaires payés par la société représente 130% de son chiffre d’affaires, a expliqué M. Mnakbi, ajoutant qu’à cause de ses difficultés financières, la compagnie aérienne n’est plus en mesure d’acquérir des pièces de rechange nécessaires pour ses avions. Comme elle ne peut plus payer ses fournisseurs, elle se trouve privée de pièces de rechange. Ceci nuit automatiquement à l’état général de sa flotte vieillissante et entraîne des retards sur certains de ses vols, a-t-il encore expliqué.
Le Pdg de Tunisair a, par ailleurs, appelé le gouvernement à intervenir en urgence pour aider la compagnie aérienne à faire face à cette crise qui dure depuis 7 ans et qui s’aggrave chaque jour.
Quand on sait qu’avant la révolution, cette compagnie rapportait des dizaines de millions de dinars de bénéfices, on ne peut que déplorer qu’elle en soit arrivée aujourd’hui à mendier l’aide de l’Etat, un Etat qui est d’ailleurs la cause même de ses difficultés en raison de ses décisions arbitraires à caractère politique, comme les fameux recrutements massifs.
La responsabilité du parti Ennahdha dans cette situation est également engagée et doit être soulignée, pour que les Tunisiens ne se trompent pas de responsable et sachent qui est la cause de leurs malheurs d’aujourd’hui.
E. B. A.
Quand Tunisair paiera-t-elle des indemnités à ses clients lésés ?
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