Le conseil de la choura d’Ennahdha a décidé de rejeter la proposition de la Colibe concernant l’égalité successorale par crainte d’une réaction de représailles de la part des terroristes, a estimé Ali Larayedh.
Dans une interview accordée au journal en langue arabe « Essahafa » publiée aujourd’hui, mercredi 29 août 2018, l’ancien chef de gouvernement provisoire (mars 2013-janvier 2014) et actuel député du mouvement islamiste a indiqué que le conseil de la choura a estimé que la proposition de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe) concernant l’égalité dans l’héritage entre l’homme et la femme pourrait être utilisée comme un prétexte par les salafistes jihadistes pour justifier leur radicalisme idéologique.
M. Larayedh, visiblement à court d’argument et cherchant à justifier le dogmatisme religieux caractérisant tous les mouvements islamistes, y compris Ennahdha, qui se targue pourtant d’être démocrate et ouvert à la modernité, a, par ailleurs, estimé, dans ce qui ressemble à une tentative de diversion, qu’il serait préférable de se concentrer sur les problèmes importants auxquels est confrontée la société tunisienne à l’heure actuelle.
Evoquant le Code du statut personnel (CSP), promulgué en 1956 par Habib Bourguiba, qui a largement marqué l’évolution de la société tunisienne au cours des soixante dernières années et que les islamistes ont renoncé à vouloir faire amender, non faute de l’avoir maintes fois essayé, M. Larayedh a affirmé que certains de ses articles s’accordent avec la religion islamique. Certains et pas tous, bien sûr…
«Nous sommes très attachés au CSP. En ce qui concerne la question de l’héritage, nous considérons qu’il serait préférable de faire quelques modifications au niveau de la loi», a-t-il déclaré, très évasif et très gêné aux entournures : il ne peut en dire plus ni moins, au risque de braquer les radicaux qui représentent une majorité dans son parti.
Il faut dire que la plupart des dirigeants islamistes, de la députée Meherzia Laabidi au président du mouvement Rached Ghannouchi, en passant par Abdelkerim Harouni, président du conseil de la choura, se sont ouvertement montrés hostiles à la proposition de l’égalité successorale entre les 2 sexes. Selon eux, cette proposition est en totale contradiction avec les préceptes de l’islam et de la charia.
C’est clair et net, malgré les masques, les déguisement et les tromperies, ces gens ne peuvent être que ce qu’ils sont en réalité : des dogmatiques religieux, des sortes de Daéchiens édulcorés, pacifiés et soft.
E. B. A.
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