Khaled Chouket, dirigeant de Nidaa Tounes proche du directeur exécutif Hafedh Caïd Essebsi, a traité de «rats» les 8 députés qui ont démissionné, samedi 8 septembre 2018, du bloc parlementaire Nidaa Tounes. Et comme ce qualificatif de «rats» n’a pas suffi pour calmer sa colère, il les a aussi traités de «traîtres».
Khaled Chouket, ancien militant Ennahdha égaré parmi les soi-disant modernistes de Nidaa Tounes, ne rate aucune occasion pour se rendre ridicule.
Ainsi, après avoir, dans un entretien avec Diwan FM, mardi dernier, appelé à un coup d’Etat militaire pour déloger Youssef Chahed de la présidence du gouvernement, le voilà qui s’en prend aux démissionnaires du bloc de son parti, dans un post Facebook très acerbe, où il qualifie ces derniers, entre autres amabilités, de lâches et de dégonflés.
Une ambiance et un langage qui en disent long sur la qualité de leadership qu’offre aujourd’hui Nidaa Tounes, ou ce qui en reste, aux électeurs tunisiens.
«Seul les rats quittent le navire pensant qu’il va couler, parce que leur relation avec le navire était à l’origine intéressée», a-t-il écrit, hier soir, par allusion à l’article de Kapitalis, publié quelques heures plus tôt et intitulé « Nidaa Tounes: Un bateau dans la tempête avec un forcené à la barre », en assurant que les «honnêtes membres de l’équipage et les véritables compagnons du capitaine (en référence à Hafedh Caïd Essebsi, Ndlr) feront face aux difficultés».
Selon lui, les gens fidèles préfèrent couler avec le navire et mourir avec honneur que l’abandonner honteusement, car la politique est avant tout une question de principe et de fidélité. Et de conclure : «On sera toujours du côté de Bajbouj» (Béji Caïd Essebsi, fondateur de Nidaa et actuel chef de l’Etat).
Fidélité et principes ? Allons donc, M. Chouket, vous êtes le dernier à pouvoir donner des leçons dans ce domaine, eu égard vos innombrables retournements de veste!
Ancien membre d’Ennahdha, M. Chouket s’est exilé, dans les années 1990, aux Pays-Bas, où il prit peu à peu ses distances vis-à-vis du mouvement islamiste. En 2007, cherchant à se rapprocher du pouvoir en place à Tunis, il proposa une réconciliation entre les islamistes et Ben Ali, mais son appel n’a pas trouvé d’écho auprès du principal concerné, Ben Ali.
Après la révolution de janvier 2011, cet homme qui se cherche toujours une place au soleil, a cofondé le parti Al-Majd, avec Abdelwaheb Hani, avant de rejoindre en 2012 l’Union patriotique libre (UPL), qu’il a finalement quittée, fin 2013, pour devenir membre dirigeant de Nidaa Tounes. Fidélité et principes, bien sûr !
Notons que Zohra Driss, Lamia Dridi, Maroua Bouazzi, Moncef Sellami, Issam Matoussi, Mohamed Rachdi, Ahmed Saïdi et Jalel Ghedira ont expliqué leur démission par la gestion calamiteuse de Nidaa par son directeur exécutif, qui prend des décisions individuellement et sans consultation des instances du parti.
Y. N.
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