Selon Abdelahmid Jelassi, le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, est capable d’assumer les plus hautes charges de l’Etat. Le dirigeant du mouvement islamiste pense, bien entendu, sans le dire clairement, à la présidence de la république.
De passage à « Houna Shems » sur Shems FM aujourd’hui, mardi 11 septembre 2018, M. Jelassi a estimé que l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a profité du vide actuel sur la scène politique pour s’immiscer dans les affaires politiques, ajoutant : «Si certains dirigeants syndicalistes souhaiteraient faire de la politique, ils n’ont qu’à fonder un parti, présenter des candidats aux législatives et constituer un bloc parlementaire pour exprimer leur position sur les différents sujets d’intérêt national».
Sur un autre plan, M. Jelassi a indiqué qu’entre 2015, date de son accès au pouvoir, et aujourd’hui, plusieurs conflits ont éclaté au sein de Nidaa Tounes et ce parti n’a pas réussi à faire la paix en son sein. La crise s’est aggravée après l’élection législative partielle en Allemagne.
«Youssef Chahed est anti-Ennahdha. Et je pense qu’il sera l’un des concurrents de notre mouvement. Ce serait donc bête de la part du mouvement islamiste de dire que Youssef Chahed est l’un des siens. Nous avons compris qu’il est en train de travailler pour la mise en place de son projet politique et ça ne nous embête pas», a-t-il déclaré.
Abdelhamid Jelassi a, par ailleurs, indiqué que le parti islamiste a commis une grave erreur, en 2016, en acceptant le limogeage de Habib Essid, ancien chef du gouvernement. Ennahdha a été obligé de ne pas voter une seconde fois la confiance à M. Essid en raison du faible bilan de son gouvernement et de l’insistance de Nidaa Tounes pour le remplacer.
Interrogé si Rached Ghannouchi compte se présenter aux élections présidentielles de 2019, le dirigeant islamiste a répondu que le mouvement n’a toujours pas pris une décision à ce sujet, ajoutant : «Rached Ghannouchi a le droit de réaliser ses ambitions. Le président du mouvement a les qualités nécessaires pour assumer les plus hautes responsabilités de l’Etat», laissant ainsi entendre qu’il pourrait être le candidat des islamistes aux prochaines présidentielles, même si, pour le moment, malgré le costume cravate dont il s’affuble, il a encore beaucoup de peine à figurer dans le top 10 des personnalités les plus populaires en Tunisie.
E. B. A.
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