Arts visuels de Aymen Gharbi/Le Kiosque des plaisirs.
La résidence de France à la Marsa, connue aussi sous le nom Dar El Kamila, une vieille demeure beylicale au cachet arabo-andalous, a exceptionnellement ouvert ses portes au public le soir du samedi 15 septembre 2018 pour une déambulation artistique nocturne.
Par Fawz Ben Ali
Cet événement a été organisé par l’Institut français de Tunisie (IFT) dans le cadre des Journées européennes du patrimoine.
Unique dans son genre, l’événement baptisé «La nuit au jardin» a drainé un grand public venu découvrir le programme artistique de la soirée et profiter du cadre magique du jardin de la demeure de l’ambassadeur français.
Le jardin qui s’étend sur trois hectares de verdures abritait toutes sortes d’œuvres et de performances artistiques. Muni d’une carte des lieux, le public était invité à s’aventurer dans ce large espace pour aller à la recherche des artistes, suivant parfois les notes d’un piano, les rythmes d’une guitare ou les traces d’une lumière.
Arts visuels de Aymen Gharbi.
Ballade illuminée à la belle étoile
Les Journées européennes du patrimoine, initialement appelées «Journées portes ouvertes des monuments historiques» ont été créées il y a 34 ans (en 1984) par le ministère de la Culture français. L’événement a lieu chaque année dans une cinquantaine de pays à travers le monde pour permettre l’ouverture exceptionnelle de lieux privés ou protégés dont l’accès est souvent interdit au public (églises, châteaux, demeures privées…)
« A fleur de peau » de Hela Ammar.
Dar El Kamila, dont l’architecture reflète une multitude d’influences culturelles s’est habillée pour l’événement d’un voile de lumière; dès l’entrée, le public découvrait la façade de la demeure qui était entièrement illuminée par l’œuvre d’Aymen Gharbi, artiste visuel qui a exposé au Festival Interference qui vient d’avoir lieu à la Médina de Tunis.
On avait aussi droit à la danse avec la performance solo et déambulatoire de Seifeddine Manaï, puis au «Kiosque des plaisirs» où on a apprécié l’exposition «À fleur de peau» de l’artiste visuelle Hela Ammar qui a choisi de travailler sur une série de portraits à visages couverts d’acteurs de la société civiles, de militants et d’artistes tunisiens.
« A fleur de peau » de Hela Ammar.
Le cinéma était aussi au rendez-vous avec une projection sous la belle étoile du documentaire ‘‘French waves’’ de Julien Starke; un retour sur les 30 dernières années passées de musique électronique en France racontées par différentes générations de DJs français.
Variations plastiques et musicales
Mais «La nuit au jardin» était surtout placée sous le signe de la musique. Trois performances musicales d’univers différents signées de jeunes artistes tunisiens avaient lieux dans des espaces différents du vaste jardin. Aytma, jeune collectif musical composé de Youssef Soltana à la batterie, Marwen Soltana à la guitare basse, Selim Arjoun aux claviers et Hedi Fahem à la guitare électrique se sont révélés cette année au grand public. Ce soir-là, ils nous ont embarqués dans leur univers particulier avec des compositions personnelles faites de rock, de jazz et de beaucoup d’improvisation.
Denya Okhra et Aymen Gharbi.
D’autre part, le duo électro-pop Denya Okhra composé de Fatma Sfar et de Youssef Jerbi a occupé la terrasse des écuries où le duo était accompagné des projections d’arts visuels d’Aymen Gharbi.
Et puis, il y avait le duo piano-voix de Jihed Khemiri et Dali Chebil avec leur concert «Variations» qui propose des reprises personnelles de grands classiques de la chanson arabe et des bonnes vielles chansons tunisiennes.
La déambulation artistique s’est achevée face au vieil et immense arbre du jardin où des stylos étaient suspendus aux branches pour que les visiteurs puissent inscrire leurs vœux sur les feuilles.
«La nuit au jardin» : La résidence de France ouvre ses portes au public
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