Salma Elloumi Rekik, ministre du Tourisme et de l’Artisanat et membre du bureau exécutif de Nidaa Tounes, a lancé un appel à l’unité des forces nationales et démocratiques.
Cet appel a été lancé dans un post publié hier soir, dimanche 16 septembre 2018, sur le compte Facebook de la dirigeante nidaïste, habituellement peu loquace et qui a expliqué sa prise de parole par la montée des tensions et des divisions au sein du pôle démocratique et national.
Fait-elle allusion aux récentes démissions des députés des blocs Nidaa Tounes et Al-Horra (Machrou Tounes) pour constituer avec une vingtaine de leurs confrères un nouveau bloc appelé Coalition nationale?
Fait-elle aussi allusion au gel de l’adhésion du chef du gouvernement, Youssef Chahed, par son propre parti Nidaa Tounes ou encore à la guéguerre menée contre le locataire du palais de la Kasbah par le directeur exécutif de Nidaa, Hafedh Caïd Essebsi ?
Peut-être, mais ne faisons pas dire à Mme Elloumi-Rekik plus qu’elle ne dit au risque de déformer le fond de sa pensée et de lui créer des problèmes avec ses camarades de Nidaa Tounes.
«L’heure est à l’unité et non à plus de division. Les défis sont immenses, économiques et sociaux, mais surtout politiques. Les erreurs se multiplient dans chaque partie qui estime qu’elle détient à elle seule les clés de la solution. Pourtant le début de la solution me paraît simple, possible et urgent : une démarche unitaire, une ouverture de tous sur chacun et de chacun sur tous. L’attentisme et le statu-quo ne font que plonger le pays dans la crise et les tunisiens dans le désespoir», a écrit Mme Elloumi-Rekik. Et d’ajouter : «Toutes les familles « nidaïstes » là où elles se trouvent et quelles que soient leur position aujourd’hui, elles ont le devoir de penser avec tous et d’être à l’écoute. Notre division, prépare notre défaite, notre union nous sauvera. Arrêtons la guerre fratricide, ouvrons le débat, même contradictoire et construisons la plateforme de nos convergences».
Par cet appel, Mme Elloumi-Rekik lance une sorte de cri de détresse et interpelle les fondateurs, dissidents et membres de Nidaa Tounes pour se rassembler de nouveau autour du parti fondé par Béji Caïd Essebsi en 2012 et qui est en voie de déliquescence avancée.
Ce post de la dirigeant nidaiste est venu avec un certain retard, sinon avec un retard certain. Il pose plusieurs questions: Mme Elloumi-Rekik a-t-elle désespéré de la possibilité de faire entendre raison à ses collègue du bureau exécutif de Nidaa, qui sont les principaux responsables de l’état de division actuelle de ce qu’elle appelle le «pôle démocratique et national» ? Ou cherche-t-elle, elle aussi, à jouer les rassembleurs, à l’instar de Mohsen Marzouk, fondateur de Nidaa et actuel secrétaire général de Machrou Tounes, qui appelle à restaurer ce qu’il appelle le «Nidaa historique»?
Par-delà le dépit et la perplexité qu’il exprime, ce post participe de ce qu’on appelle, en politique, le «wishfull thinking». que l’on pourrait traduire par pensées irréalistes ou l’expression d’un désir qui n’a aucune chance de devenir réalité.
E. B. A.
Tunisie : Mohsen Marzouk espère restaurer le «Nidaa historique»
Donnez votre avis