Alaa Nabil, l’entraîneur d’Arab Contarctors a qualifié d’atteinte à la réputation de l’arbitrage égyptien, la désignation d’un trio arbitral tunisien, conduit par Sadok Selmi, pour diriger, lundi 17 septembre 2018, la rencontre Arab Contractors-Pyramids, comptant pour la 7e journée de la Super league égyptienne de football.
Par Hassen Mzoughi
La polémique s’est déclenchée depuis la fin du match remporté par Pyramids 1-0. Elle s’est enflammée avec non seulement les protestations du club Arab Contractors, qui demande à faire rejouer un match illégalement confié à des arbitres étrangers, mais aussi par les interventions intempestives de plusieurs parties dont l’imprévisible Saoudien, Turki Al Sheikh, propriétaire et président honoraire de Pyramids, la nouvelle force montante du football égyptien. Ce dernier a joué la provocation en affirmant que l’équipe adverse n’était pas capable de gagner le match et que son entraîneur mérite un rappel à l’ordre.
Un championnat type «Morgan Ahmed Morgan»
Alaa Nabil, qui s’étonne de la désignation d’un trio d’arbitres étrangers sans la demande ni la connaissance de son club, hôte du match, s’est élevé dans les médias contre ce qu’il appelle un championnat type «Morgan Ahmed Morgan», en référence à un film du même titre où Adel Limam campe le rôle d’un richissime homme d’affaires qui obtient tout par l’argent, dont le diplôme universitaire et autres distinctions sans en avoir la compétence.
Alaa Nabil fait ici allusion à l’arrivée massive de l’argent étranger (saoudien voulait-il dire) dans le foot égyptien qui risque de tout mettre en cause, notamment la crédibilité de la compétition et la partialité des arbitres.
De son côté, Mohsen Salah, président du club Arab Contractors, fait savoir que son club soumettrait une plainte à la Fédération égyptienne de football, même si l’instance fédérale avait déjà confirmé le résultat du match.
Pour Issam Abdelfattah, président de la commission des arbitres relevant de la Fédération égyptienne de football, Pyramids mais aussi Al Ahly ne cessent de discréditer les arbitres locaux, dans le but de faire venir des arbitres étrangers pour officier leurs matches. Pour cela ils sont prêts à payer 15.000 dollars chaque trio d’arbitres tunisiens ou autres directeurs de jeu de la zone nord-africaine de la CAF que préside justement Wadii Al Jari, le président de la Fédération tunisienne de football (FTF).
Grâce à Al Jari, le football égyptien s’installe dans la crise
Issam Abdelfattah s’était opposé à cette démarche qui est loin de servir l’arbitrage égyptien, incorruptible et l’un des meilleurs au monde à son avis. «Je suis le seul qui ai répondu à Turki Al Sheikh quand il a dénigré nos arbitres, en lui disant que nos directeurs de jeu sont propres. Les arbitres corrompus on sait où ils se trouvent et ils ont été écartés de la dernière Coupe du monde en Russie», a répliqué le patron de l’arbitrage égyptien, faisant allusion à l’arbitre saoudien Fahad Al-Mirdasi qui devait officier durant la Coupe du monde en Russie.
Accusé de corruption, il a été retiré de la compétition par la Fifa, au motif qu’il avait sollicité un pot-de-vin auprès d’un club saoudien. Il a été écarté de la Coupe du monde ainsi que les deux arbitres assistants saoudiens, Mohammed Al-Abakry et Abdulah Al-Shalwai.
Ainsi par une démarche douteuse du président de la Fédération tunisienne de football, Wadii Al Jari, le football égyptien s’installe dans la crise.
Mais que cherche finalement le patron de la FTF en allant à la rencontre des desiderata de… Turki Al Sheikh ?
Wadii Al-Jari va-t-il semer la zizanie dans le football égyptien ?
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