En Tunisie, la fin de la dictature, en 2011, a libéré la parole des habitants du Golfe de Gabès qui multiplient les initiatives de promotion du développement durable et préservation des écosystèmes. Sauver Gabès c’est contribuer aussi à la sauvegarde de la Méditerranée, qui est au bord du burnout.
«La Méditerranée va-t-elle passer l’été ?». Ce titre du documentaire de la chaîne Arte diffusé en avril dernier se veut volontairement provocateur. Mais l’est-il tant que ça ?
Il y a longtemps que les scientifiques tirent la sonnette d’alarme : de Barcelone à Gabès, en passant par Venise, Santorin ou Tripoli, la Méditerranée est au bord du burnout. En cause, l’activité humaine : pression démographique, tourisme de masse, bétonnage et pollution.
Or, la prise de conscience des Méditerranéens tarde à venir.
La Méditerranée, berceau d’innombrables civilisations, est un joyau. À la fois sur le plan de la biodiversité que sur celui des richesses qu’elle génère. Mais, c’est justement son potentiel économique qui constitue son principal ennemi. Mare Nostrum – son nom latin historique – ne représente que 1% du total des océans de la planète, mais abrite 10% de la biodiversité marine connue.
Mer fermée, elle concentre aussi 10% de tous les déchets plastiques présents dans les mers.
Une pollution solide qui s’ajoute aux polluants liquides et gazeux des villes et des industries de tout le pourtour méditerranéen.
Cette année encore, des centaines de millions de personnes vont se presser sur les plages de cette belle mer, ce qui en fait la première destination touristique du monde. À ce rythme, les touristes seront 500 millions d’ici l’été 2030.
Loin du rivage, mais tout aussi polluants, 120 000 cargos transitent chaque année par la Méditerranée. Cette explosion démographique et économique nécessite de plus en plus de ressources et d’énergie et génère de plus en plus de pollution.
La sardine, poisson emblématique de la Méditerranée, résume à elle seule l’étendue du problème. En quelques années, elle a perdu 30% de sa taille et a vu son espérance de vie divisée par cinq. Les coupables sont connus : ce sont la pollution et le réchauffement climatique qui ont provoqué une baisse considérable de la quantité et de la qualité du plancton, aliment de base des poissons.
Il n’y a plus de temps à perdre : «le risque qui pèse sur la Méditerranée, c’est de devenir la plus grande mer morte du monde», alarme Pascal Canfin, président de WWF. Sous la pression populaire, les choses commencent à changer, comme à Venise où le transit des paquebots de croisière a été interdit.
En Tunisie, la fin de la dictature a libéré la parole des habitants du Golfe de Gabès qui multiplient les initiatives de promotion du développement durable et préservation des écosystèmes.
Source : Newsletter de PGE Gabès, juillet 2018 (le titre est de la rédaction).
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