Après une première manche disputée, au stade de Radès, dans un excellent esprit sur le terrain et une brillante ambiance sur les gradins, la balle est, désormais, dans le camp de l’Etoile sportive du Sahel (l’ESS) et de ses supporteurs, aujourd’hui, vendredi 21 septembre 2018, à 17H, au stade de Sousse.
Par Hassen Mzoughi
L’ESS accueille, cet après-midi, l’Espérance sportive de Tunis (EST) dans un match décisif pour la qualification aux demi-finales de la Ligue des champions africaine. Au match aller, le 15 septembre, les 27.000 supporteurs de l’EST, sans doute bien encadrés par leurs cellules des fans (et par le service d’ordre) ont fait chanter l’immense stade de Radès.
Que c’est beau un stade qui chante, qu’elle était belle cette ambiance festive ! Un vrai spectacle ces mouvements de foules rendus encore plus beaux par ces fresques de drapeaux, de banderoles géantes, de couleurs et de ces grappes de jeunes heureux de porter leur club à bout de bras. Un beau tableau digne des grands stades européens.
Retrouver au stade de Sousse la belle atmosphère de celui de Radès
Les dirigeants de l’EST ont sans doute déployé d’importants efforts notamment en allant convaincre les autorités de désenclaver les virages fermés par le ministère de l’Intérieur. Le retour des supporteurs qui animaient l’une des zones les plus prisées dans le stade a ajouté à la belle atmosphère dans laquelle s’est déroulé ce match aller.
Et comme on l’a vu, les fans «sang et or» ont apporté ce supplément psychologique dont avait besoin leur équipe pour sortir un grand match même si la victoire a été courte (2-1). Ce qui laisse les pronostics ouverts pour la seconde manche. Mais les fans de l’EST ont tout compte fait bien poussé leur équipe qu’ils ont sentie bien motivée pour sortir un grand match.
Sur le terrain, les deux équipes ont été d’une correction exemplaire. Pas de jeu négatif, pas de coups bas comme on en a vu tant par un passé récent, pas de contestation ni autres dépassements disciplinaires. L’arbitre a dirigé tranquillement son match et les joueurs qui se sont salués à la fin du match dans un excellent esprit fair-play, lui ont presque tous serré la main.
Les supporteurs de l’Etoile doivent aussi donner l’exemple
Même compétition mais ville différente. Ce match retour est l’occasion pour nous tous d’aller découvrir les Etoilés dans leur antre de Sousse. C’est lors de ce match retour de Ligue des Champions contre l’EST que l’on a l’opportunité de «tester» si l’on peut dire la dimension
Passons sur les quelques voix haineuses, mais plusieurs supporteurs de l’ESS ont eu l’intelligence et la lucidité d’appeler les fans étoilés à faire preuve de retenue, de fair-play, de correction. Ils insistent notamment sur une donne importante : les dépassements enregistrés par le passé ont finalement coûté cher au club. Non seulement les joueurs sont victimes de l’effet d’entrainement du à l’animosité des gradins à l’égard des équipes adverses, notamment l’EST, mais le comportement extra sportif des supporteurs au stade de Sousse a rendu – plus que les arbitres – de très mauvais services à l’équipe, qui a perdu des matches (et des titres) à Sousse et écopé jusqu’à tout récemment de sanctions des instances sportives.
Faut-il rappeler que l’ESS a été exclue de la Ligue des Champions suite à l’arrêt de la rencontre de la phase de poules contre l’EST, le 18 Août 2012, en raison d’un envahissement du terrain. Cette sanction, l’Etoile a tout de même écopé d’une sanction clémente de la part de la commission de discipline de la CAF, qui lui a infligé deux matches à huis-clos (dont un avec sursis) et une amende de 25.000 dollars : 10.000 pour récidive, 15.000 pour jet de flammes et fumigènes.
Le match aller à Radès s’est déroulé dans une ambiance parfaitement correcte. Au tour de l’ESS et de ses supporteurs de nous offrir du spectacle et sur les gradins et sur le terrain. Car pour gagner un match, il faut surtout des joueurs ayant la tête sur les épaules, lucides, calmes, bien dans leur tête, pas des joueurs qui s’enflamment au moindre prétexte, qui succombent aux injonctions, aux menaces de la galerie, perdent leurs nerfs et oublient finalement de jouer… Il y a des joueurs peureux, mais le rôle des entraîneurs et des dirigeants c’est d’éviter les excès ni dans un sens ni dans l’autre.
Et si la victoire n’est pas au bout – il faut un vainqueur et un vaincu –, ce ne sera pas la «mort». Ce match n’est pas une affaire de vie ou de mort comme l’a très maladroitement présenté dans une émission télévisée l’ex-avant-centre de l’ESS, Zied Jaziri qui a perdu beaucoup de matchs importants à Sousse et ailleurs. Il est heureusement là.
Bref, la balle est dans le camp de l’ESS, des joueurs et des supporteurs. On attend un match correct et sur le terrain et sur les gradins. Sinon tous les vœux resteront pieux.
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