Commentant l’annonce par le président de la république Béji Caïd Essebsi de sa «séparation» avec le parti islamiste Ennahdha, le correspondant du quotidien français ‘‘Le Monde’’ à Tunis, a estimé que cette séparation «ne signifie pas pour autant la rupture de l’alliance entre les familles ‘‘moderniste’’ et islamo-conservatrice en Tunisie.»
Après avoir rappelé que le parti présidentiel, Nidaa Tounes, est aux prises avec une crise interne et qu’il est en train d’imploser, Frédéric Bobin écrit : «Sur ses bases historiques émerge une force en plein essor, centrée autour du chef de gouvernement, lui-même issu de Nidaa Tounès, Youssef Chahed», tout en estimant que «la relation de travail entre ce dernier et Ennahdha, déjà bien établie au sein d’un gouvernement de coalition, se poursuivra». Et de conclure : «L’impact de l’annonce du chef de l’Etat sera donc limité.»
En fait, face à la fragmentation de Nidaa Tounès, «précipitée par l’arrivée à sa tête du fils du président», Hafedh Caïd Essebsi, Ennahdha a été conduit à revoir sa relation avec Béji Caïd Essebsi.
Considérant ce dernier comme un homme du passé et ne représentant plus un réel poids politique, le parti islamiste serait tenté «de changer de pied et de sceller une alliance avec Youssef Chahed, alternative potentielle au clan Essebsi au sein de la même famille ‘‘moderniste’’», écrit notre confrère.
I. B.
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