Selon le comité de défense de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, assassinés par des extrémistes religieux en 2013, un certain Mustapha Khedher, un proche des dirigeants d’Ennahdha, a été cité dans les enquêtes judiciaires menées sur ces deux meurtres.
Selon Me Ridha Raddaoui, qui parlait aujourd’hui, mardi 2 octobre 2018, lors d’une conférence de presse, à Tunis, Mustapha Khedher, un ancien militaire suspendu sous Ben Ali et qui gère actuellement une auto-école, était également impliqué dans l’affaire dite de Barraket Essahel, qui remonte à 1991, avant d’être réhabilité et honoré avec ses complices, par l’ex-président par intérim Moncef Marzouki.
Ce dernier avait, en effet, honoré, le 10 décembre 2012, au palais de Carthage, 244 militaires (88 officiers, 82 sous-officiers et 49 hommes de troupes appartenant aux différentes armes) impliqués dans cette affaire et leur a présenté les excuses officielles de l’Etat tunisien, au prétexte qu’ils avaient été condamnés injustement après avoir été accusé par l’ancien régime d’avoir planifié un coup d’Etat militaire en lien avec le mouvement islamiste Ennahdha.
Le comité de défense de Belaid et Brahmi affirme aussi détenir des documents prouvant que ce Mustapha Khedher, qui était proche du président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi et de l’ex-ministre de l’Intérieur puis chef de gouvernement Ali Larayedh (il était chargé de répondre au courrier privé de ce dernier quand il était ministre de l’Intérieur), des anciens ministres de la Justice, Noureddine Bhiri, et des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem, était chargé par le parti islamiste d’espionner des politiques, des journalistes, des juges et des cadres sécuritaires.
Il était aussi en contact avec des membres du Front Al-Nosra et, grâce à ces liens, il a loué ses services aux services de renseignements italiens pour faciliter la libération d’un journaliste italien pris en otage en Syrie.
Ridha Raddaoui ajoute, en citant le journal ‘‘Le Monde’’, que Mustapha Khedher a été arrêté, en décembre 2013 pour avoir détenu des documents ultras secrets du ministère de l’Intérieur, avant d’être libéré, le 8 septembre 2018, suite à des pressions exercées par Ennahdha sur la justice.
Z. A.
Assassinat de Chokri Belaid : Les dessous d’un crime islamiste (6e partie)
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