Le but de Meriah : une éclaircie puis plus rien, la grisaille pendant toute la rencontre…
Faouzi Benzarti ne peut pas être tranquille, et nous aussi, après la médiocre copie rendue par l’équipe de Tunisie hier soir, samedi 13 octobre 208, à Radès, malgré la victoire (1-0) devant le Niger, à l’issue de la 3e journée des qualifications pour la CAN 2019 au Cameroun.
Par Hassen Mzoughi
Le sélectionneur tunisien n’a pas encore mis son empreinte et la sélection tarde à proposer du jeu. Pis : elle semble avoir perdu les quelques repères qu’elle avait durant l’ère Nabil Maaloul, qui ne fut pas grandiose, loin s’en faut.
Devant une assistance clairsemée – la FTF n’a pas écoulé plus de 1000 billets sur les 40.000 mis en circulation, ce qui en dit long sur la place qu’occupe cette équipe dans l’intérêt des Tunisiens – la Tunisie a gagné par la plus petite des marges, grâce à un but de son arrière central Yassine Meriah sur un corner de Naim Sliti et une déviation de Dylan Bronn (17’). Une éclaircie puis plus rien, la grisaille pendant toute la rencontre…
Cette 3e victoire en 3 matches permet certes à la Tunisie de poursuivre son carton plein dans ce groupe, avant de retrouver le Niger, mardi 16 octobre, à Niamey. Avec ce troisième succès, les Tunisiens confortent leur première place dans le groupe J, toujours trois points devant l’Egypte. Mais que c’était pénible ! Qu’elle était ennuyeuse cette équipe tunisienne au point de voir le public commencer à quitte le stade à dix minutes de la fin du match!
Sans inspiration, incapables de proposer du jeu, apathiques, les hommes de Faouzi Benzarti ont laissé leurs adversaires reprendre confiance, au point de passer près de l’égalisation dans le temps additionnel. Le camouflet évité par miracle, car ce sont les visiteurs qui ont créé les occasions les plus franches!
Farouk Ben Mustapha sauve la mise
Ce Niger, balayé 6-0 il y a deux semaines et incapable de franchir la ligne médiane contre l’Egypte, a été dangereux en arrivant trois fois dans la zone de réparation en première mi-temps et la Tunisie a failli tout gâcher en fin de match sans la vigilance de Farouk Ben Mustapha dans les buts.
Les visiteurs nous a bien mis en difficulté en affichant une bonne organisation collective. Le comble de la médiocrité tunisienne, on a vu les Nigériens prendre le jeu à leur compte, bien construire, varier les actions, faire des incursions dans la zone de réparation avec parfois 4 joueurs devant, de loin meilleurs que les Tunisiens.
Les stats suffisent à cerner les faiblesses tunisiennes : 21 tirs, pour seulement 5 cadrés, 3 corners, autant que les Nigériens, 5 cartons jaunes (contre 3 aux visiteurs) et une expulsion de Ghailen Chaalali.
Faouzi Benzarti a lui aussi été avare en idées et solutions techniques. Il a adopté un dispositif en 4-2-3-1 avec Naim Sliti en play maker – ce n’est pas sa vocation –, Fakhreddine Ben Youssef à gauche et Bassem Srarfi à droite. Derrière il a placé deux pivots Ghailen Chaalali et Ellyes Skhiri. En pointe, Taha Yassine Khenissi était chargé de fixer l’axe central adverse.
Ce schéma n’a rien donné surtout avec des joueurs en dedans, nonchalants pour certains qui hésitaient à s’engager par crainte de blessures. Aucun joueur n’a convaincu, excepté le gardien Farouk Ben Mustapha qui a sauvé deux buts tout faits.
L’énorme bourde de Chaalali
Outre un timide Bassem Srarfi, ratant lamentablement une chance de marquer des points dans un match aussi facile, les latéraux Hamdi Naguez et Oussama Haddadi, loin de valoir les Dylan Bronn et Ali Maaloul, le manque de percussion de Skhiri ou les difficultés persistantes du fantomatique Taha Yassine Khenissi, Ghailen Chaalali a été, lui, l’auteur d’une bourde monumentale. Après avoir récolté un carton jaune, il ramasse rapidement un second sur une main volontaire… dans le rond central. Après, il ose simuler au prix d’une «crise d’épilepsie» pour ne pas prendre le rouge, alors qu’il n’y avait pas un joueur à moins de trois mètres. À l’image de son match calamiteux. Comble de l’absurde, le médecin joue le jeu et demande son remplacement.
Décidément les Tunisiens ont hissé la simulation au rang d’un «art». Rappelez- vous la fausse blessure de Mouez Hassen pour permettre à ses coéquipiers de rompre le jeûne, sur la demande de Cheikh Maaloul.
Au vu de la physionomie de la rencontre, les Nigériens ne sont plus des clients faciles. C’est sûr, les Tunisiens se sont compliqué la tâche avant le match retour mardi prochain : ils ont remis leurs adversaires en selle et leur ont permis de croire en leurs moyens. N’ont-ils pas poussé en fin de match, espérant revenir au score contre des Tunisiens amorphes et qui, comble du ridicule, jouaient les pertes de temps, pressés d’en finir avec un véritable calvaire.
Le drame de cette équipe de Tunisie c’est qu’elle traîne les séquelles de son Mondial catastrophique. Elle a besoin de beaucoup de travail car les défauts de l’ère Maaloul ne sont pas encore partis. Faouzi Benzarti est devant un vrai chantier et doit oser changer quitte à écorcher certaines susceptibilités!
Equipe de Tunisie : Farouk Ben Mustapha, Oussama Haddadi, Yassine Meriah, Dylan Bronn, Hamdi Naguez, Ellyes Skhiri, Ghailen Chaaali , Naim Sliti (Ahmed Khalil 90’), Bassem Srarfi (Seifeddine Khaoui 60’), Fakhreddine Ben Youssef et Taha Yassine Khenissi (Jassem hamdouni 79’).
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