Le président du parti Al Moubadara, Kamel Morjane, a annoncé, mercredi 24 octobre 2018, son intention de se porter candidat à la présidentielle de 2019, soulignant qu’il sera «content» s’il fait l’objet d’un consensus.
«Si je décide de me présenter aux élections présidentielles, c’est mon parti qui me soutiendra. Cependant, si certains partis ou personnalités nationales veulent me voir candidat à la présidentielle et même si je n’en ai pas envie, je serai content de servir mon pays. Les hommes de Ben Ali ne sont pas dépassés par les événements et j’ai encore à offrir à la Tunisie», précise l’ancien ministre des Affaires étrangères sous Ben Ali à Diwan FM.
Kamel Morjane, qui dirige un parti fantomatique, sait que sa candidature n’a aucune chance d’aboutir si elle n’est pas soutenue par quelques grands partis de la place. Ses bonnes relations avec la plupart des personnalités politiques les plus influentes de la place, à commencer par le président du parti islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi, ou le secrétaire général de Machrou Tounes, Mohsen Marzouk, pour ne citer que ces deux là, pourrait plaider en faveur de sa candidature, ainsi que l’absence (pour le moment du moins) d’un candidat pouvant disposer d’un minimum de consensus autour de sa candidature.
L’homme, originaire de Hammam-Sousse, qui a une grande expérience des relations internationales pour avoir longtemps travaillé dans le système des Nations unies et qui fut, sous Ben Ali, ministre de la Défense puis des Affaires étrangères, est réputé pour sa pondération. Il n’est pas politiquement ou idéologiquement marqué, ce qui en fait un bon candidat de consensus, capable de mettre d’accord islamistes et modernistes et d’être comme il semble le souhaiter un candidat de consensus.
Certains observateurs parlent aujourd’hui, très sérieusement, d’un ticket gagnant : Youssef Chahed à la Kasbah et Kamel Morjane à Carthage. C’est loin d’être un scénario stupide.
Imed Bahri
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