L’intermédiaire Youssef Zarrouk a publié un post sur sa page Facebook où il revient sur ses débuts professionnels comme vendeur à la criée du magazine ‘‘Jeune Afrique’’ dans les rues de Paris. Un regard rétrospectif qui interpelle le présent chaud de la Tunisie…
«La vie est belle. Vendeur de ‘‘Jeune Afrique’’ à la criée, j’ai rencontré dans le Paris des années soixante toutes sortes d’opposants africains. Il y avait parmi eux des passionnants, d’autres plus carriéristes, qui ont fait de belles carrières. Nous avions au 115, boulevard Saint-Michel, un point de ralliement, les exilés nouveaux ou anciens se retrouvaient autour d’une chorba de Am Hamadi ou d’une Pelforth, la fameuse bière brune à la mode à l’époque. On refaisait le monde, exactement comme nous sommes en train de refaire la Tunisie aujourd’hui.
«Beaucoup de palabres et pas de fumée blanche. Pourtant toutes les solutions sont sur la table. Les femmes et les hommes de bonne volonté attendent le signal du nouveau départ pour arracher notre pays des griffes acérées des frérots.
«Le discours du Mourched Ghannouchi de samedi (27 octobre 2018, Ndlr) était glaçant par ses sous-entendus, Abdelkrim Harouni tient exactement les mêmes propos qu’il tenait quand il était étudiant militant. Sectaire de bout en bout. Ils ont leur projet, nous avons le nôtre, les démocrates de ce pays doivent prendre conscience que nous sommes sur un volcan.
«Unissons-nous, oublions toutes nos querelles, nous pouvons barrer la route à l’obscurantisme, reconstruire un nouveau Nidaa, avec un seul mot d’ordre l’amour de la Patrie. Les jours sont comptés. Il suffirait de presque rien pour que tout rentre dans l’ordre. Le président tient toutes les manettes; il faut qu’il sorte nous dire où il veut nous mener. Le nouveau gouvernement de Youssef Chahed doit être un gouvernement de compétences . Ce mot seul exclut les frérots.
Vive la Tunisie !»
Ce post impose trois remarques…
Notre cher Youssef Zarrouk a tendance à faire de plus en plus de fautes d’orthographe et nous sommes à chaque fois obligés de corriger. Il y a une faute récurrente chez Youssef. Il écrit toujours «entrain de» en lieu et place «en train de». «En train de» est une locution adverbiale signifiant «être occupé à» par contre «entrain» attaché est un nom signifiant enthousiasme car on peut dire avec entrain comme on peut dire avec enthousiasme. Cette faute est certes assez répandue toutefois quand on est un passionné d’Aragon, d’Apollinaire, de Rimbaud, d’Anatole France (dont Youssef a forcément et sans aucun doute battu le pavé sur le quai éponyme à Paris), Péguy, Céline et qu’on a partagé la table et une bouteille avec le grand Jean d’Ormesson au Grand Véfour, un restaurant gastronomique parisien, situé dans la galerie de Beaujolais des jardins du Palais-Royal jadis cantine de Lamartine, Georges Sand et Victor Hugo, on ne peut faire une telle faute d’orthographe.
En étant un intime de ‘‘Jeune Afrique’’ dès ses débuts parisiens, Youssef a sûrement connu la grande papesse de la rue d’Auteuil, Danielle Ben Yahmed et Béchir Ben Yahmed dont Youssef a hérité le goût prononcé pour les papillons.
Youssef doit savoir que c’est bel et bien en bas du faubourg Saint-Michel que Dany le rouge en 1968, aujourd’hui devenu Dany le vert, a traité son idole, le poète Louis Aragon, de «crapule stalinienne».
Hier, les Rouges, aujourd’hui, les Frérots, mais la vie reste belle, tout de même. À Paris comme à Tunis.
I. B.
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