Un atelier sous régional consacré à l’«Appui à la gestion durable des terres et des sols dans les pays de l’Afrique du Nord», organisé par la FAO, se tient du 13 au 15 novembre 2018, à Tunis, Tunisie.
Les terres sont le fondement même de l’agriculture. La notion de terres englobe les sols, le climat, la végétation, la topographie et d’autres ressources naturelles. Près de 52% des terres utilisées pour l’agriculture au niveau global sont jugées modérément ou sévèrement affectées par la dégradation et près de 2 milliards d’hectares de terre sont déjà sérieusement dégradées et de manière irréversible pour une bonne part.
La FAO exécute depuis 2015 le projet «Aide à la décision pour la mise à l’échelle et l’intégration de la gestion durable des terres (DS-SLM)» financé par le FEM dans 15 pays, dont la Tunisie et le Maroc.
Pour une gestion maîtrisée et durable des terres
Ce projet contribue au développement et à la promotion des méthodes et des outils pour l’évaluation, la documentation et la dissémination des pratiques et approches de gestion durable des terres.
La FAO fournit un appui technique aux côtés du principal partenaire scientifique du projet, le consortium WOCAT (World Overview of Conservation Approaches and Technologies), dont le secrétariat est situé au Centre pour le développement et l’environnement de l’Université de Berne.
Les sols constituent une partie primordiale des terres, fondamentale pour la vie sur Terre mais les pressions humaines sur les ressources en sols atteignent des limites critiques.
L’eau emmagasinée dans les sols sert de source pour 90% de la production agricole mondiale et représente 65% des eaux douces totales. Il existe plus d’organismes vivants dans une cuillère à table de sol, que d’êtres humains sur terre.
La carte de carbone organique de sol publiée par la FAO en 2017 indique que les premiers 30 cm de sol contiennent environ 680 milliards de tonnes de carbone, soit près du double de la quantité de carbone présent dans l’atmosphère. En comparaison, le volume de carbone contenu dans toute la végétation est de 560 milliards de tonnes. La dégradation du tiers des sols du globe a déjà causé une énorme émission de carbone dans l’atmosphère. La restauration de ces sols peut retirer 63 milliards de tonnes de carbone de l’atmosphère, ce qui réduirait de façon significative les effets du changement climatique.
La FAO agit pour l’amélioration de la gouvernance et de la gestion durable des sols à travers le Partenariat mondial sur les sols (GSP), créé en décembre 2012 comme un mécanisme en mesure de développer un partenariat solide et interactif et d’améliorer la collaboration et la synergie des efforts entre tous les intervenants.
En 2017, les Directives volontaires pour la gestion durable des sols (VGSSM) ont été élaborées sous l’égide du Partenariat mondial sur les sols (GSP) et ont finalement été approuvées par la 155e session du Conseil de la FAO. Le VGSSM vise à être une référence en fournissant des recommandations techniques et politiques générales sur la gestion durable des sols pour un large éventail de parties prenantes engagées.
Pression sur les ressources en eau et terres en Afrique du Nord
Les terres du Maghreb couvrent environ 500 millions d’hectares et accueillent environ 98 millions d’habitants. Les zones agricoles représentent entre 9% du total des terres en Libye et 68% au Maroc. La consommation d’eau est dominée par le secteur agricole, avec plus de 80% du prélèvement d’eau total utilisé dans l’irrigation.
La région du Maghreb est sujette à la pénurie d’eau. La FAO a mis en place, en 2003, l’initiative régionale sur la pénurie de l’eau pour appuyer les pays du Proche Orient et de l’Afrique du Nord à concilier les besoins de produire plus et la nécessité de gérer les ressources limitées en eau et terre.
La croissance économique et le développement démographique augmentent le besoin de production alimentaire et exacerbent la pression sur les ressources en eau et terres conduisant à la surexploitation des ressources en eaux et à la dégradation des terres. Dans ce contexte, la gestion durable des terres dans la région de l’Afrique du Nord est un défi majeur pour la pérennisation du secteur agricole. La lutte contre la dégradation des terres et la gestion durable des sols sont pratiquées à des degrés différents dans les pays de l’Afrique du Nord.
A travers l’atelier de travail ouvert aujourd’hui à Tunis, il est proposé d’initier une feuille de route pour accélérer la mise en application de la gestion durable des ressources en terres dans les pays du Maghreb en accord avec l’agenda 2030 des ODD.
L’Utilisation durable des écosystèmes terrestres est l’objectif 15 des ODD. La cible 15.3 «neutralité de la dégradation des terres» est mesurée par l’indicateur sur la «proportion de terres dégradées par rapport à la superficie totale».
L’atelier permettra spécifiquement d’introduire les principaux outils de gestion durable des terres et des sols, de partager l’expérience du projet DS-SLM en Tunisie et Maroc, d’échanger sur l’expérience de chaque pays dans la gestion des terres et des sols, d’identifier, les principaux intervenants, les difficultés et les opportunités des pays pour la mise en œuvre de la gestion durable des terres et sols, de dégager les axes d’intervention prioritaires pour une gestion durable des terres et sols dans les pays de l’Afrique du Nord.
Source : communiqué.
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