René Trabelsi, hier soir, à l’Assemblée.
Finalement, René Trabelsi est devenu ministre du Tourisme et de l’Artisanat. Les procès d’intention, la calomnie et les campagnes de dénigrement n’ont pas empêché René Trabelsi de devenir ministre de la République tunisienne. Les pulsions antisémites n’ont pas eu raison de son entrée au gouvernement.
Par Imed Bahri
Hier soir, lundi 12 novembre 2018, malgré le louvoiement des prêcheurs de la haine et de l’aigreur, les intox et les recours devant les tribunaux, 127 voix ont voté pour, 25 voix contre et 1 seule voix s’étant abstenue, M. Trabelsi a obtenu la confiance de l’Assemblée.
Valoriser les expériences venant du secteur privé
Rappelons que la majorité des députés du bloc Nidaa Tounes ont boudé tout au long de la journée la séance consacrée au vote de confiance des nouveaux ministres qui font leur entrée au gouvernement à la suite du dernier remaniement entrepris par Youssef Chahed. Nidaa Tounes exige, depuis des mois et sans jamais désespérer, le départ de l’actuel chef du gouvernement, mais en vain. Le parti de Hafedh Caïd Essebsi et Slim Riahi est, on l’a compris, le grand perdant du vote d’hier soir auquel certains de ses députés ont tout de même pris part, faisant fi des instructions de leur direction.
Natif de Djerba, de confession juive, voyagiste de profession et parisien par sa résidence, René Trabelsi, comme l’a rappelé le chef du gouvernement Youssef Chahed en répondant, hier tard dans la nuit, aux questions des députés, a été clair, net et précis: «René Trabelsi est un citoyen tunisien, c’est son droit comme tout Tunisien d’exercer ses droits civiles et politiques, un droit constitutionnel. Quant au supposé conflit d’intérêt, il n’y a aucun. M. Trabelsi a démissionné de ses responsabilités dans le secteur privé».
Le chef du gouvernement a insisté sur le fait qu’il faut que la mentalité évolue et qu’on valorise les expériences venant du secteur privé et les accueillir afin d’enrichir l’action publique. Il a rappelé que M. Trabelsi à l’instar de tous ses collègues sera jugés uniquement à l’aune de son bilan.
La victoire de la Constitution et de l’Etat de droit
Maintenant au travail! Le pays et l’économie exsangue en ont cruellement besoin. La Tunisie a, plus que jamais, besoin de la mobilisation de tous ses enfants pour se relever et rayonner dans le monde. L’exclusion de certains de ses enfants ne fera qu’impacter négativement le décollage du pays et seulement le pays en pâtira.
La Tunisie doit être plurielle et ne jamais céder aux pulsions antisémites, misogynes, idéologiques dont les détenteurs (de ces pulsions) haineux et aigris se cachent toujours lâchement derrière des procès d’intention qu’ils inventent pour discréditer celles et ceux qu’ils haïssent. Ils sont dans la négation de l’autre. Ils veulent l’effacer.
L’épisode René Trabelsi montre qu’ils ont échoué. C’est l’esprit de notre Constitution qui ne fait aucune distinction entre les Tunisiens qui doit toujours prévaloir sinon c’est la défaite de l’Etat de droit et la victoire des forces rétrogrades qui combattent la Tunisie plurielle.
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