Au cours de l’année 2017, Google avait été condamné à une amende record de 2,4 milliards d’euros par la Commission européenne. Le moteur de recherche était accusé d’abuser de sa position de dominant, notamment avec son service Google Shopping, supposé vous permettre de comparer vos achats.
Par Meriem Majdoub
Plusieurs concurrents du moteur de recherche s’en étaient plaints et Google, après sa condamnation, s’était engagé à réparer ses torts. Pourtant, il semblerait que l’entreprise ait fait tout l’inverse.
De quoi Google Shopping est-il accusé ?
Google Shopping est désormais accusé, en plus de la concurrence déloyale et du fait de ne pas avoir tenu ses engagements auprès de la Commission européenne, d’avoir délibérément faussé les résultats de son outil de comparaison pour pouvoir vendre des services publicitaires à certaines entreprises. Par exemple, le moteur de recherche aurait conseillé à ses clients de créer de faux sites concurrents avec des prix plus élevés pour pouvoir les afficher sur le comparateur.
Une technique évidemment frauduleuse puisqu’elle transforme un outil de comparaison en un simple outil publicitaire. Le pire étant, sans doute, que la vérité n’est jamais dévoilée à l’utilisateur. Le consommateur pense donc avoir comparé différents produits alors qu’il a, en fait, simplement consulté une publicité.
De l’importance d’un comparateur indépendant
Un comparateur de prix, pour être efficace, ne peut être qu’indépendant. Sans cela, il n’est alors plus qu’une simple publicité déguisée. Le comparateur n’est alors plus d’aucune utilité pour l’utilisateur, mais seulement utile pour les annonceurs et les développeurs du comparateur. Il faut donc absolument que les consommateurs s’informent avant pour être sûrs de faire appel à un comparateur digne de confiance.
Le problème que pose le cas de Google Shopping, c’est que le moteur de recherche a tout fait pour asphyxier les comparateurs indépendants et concurrents. Résultat, beaucoup de sites de comparaison en ligne indépendants ont été obligés de fermer leur porte, incapables de survivre dans un environnement où Google prend toute la place.
De faux sites pour sauver Google
Google, qui se montre pourtant si exigeant vis-à-vis des créateurs de contenus, aurait également demandé à de nombreuses agences de publicité de créer de faux sites de comparateur de prix en ligne pour pouvoir les afficher dans ses résultats de recherche et ainsi faire croire à la Commission européenne que l’entreprise avait rattrapé son tort et ne bénéficiait plus d’une position dominante.
Évidemment, la Commission européenne devra encore travailler de longues années pour réussir à prouver, ou non, les torts de Google. En revanche, s’il s’avère que Google a véritablement encouragé ces pratiques, le combat de l’Europe concerne alors les consommateurs de tous les continents, déjà assaillis par la publicité pour ne pas avoir besoin qu’elle se déguise en plus en service.
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