Le comité directeur et artistique de la 20e édition des Journées théâtrales de Carthage (JTC 2018) a tenu une conférence de presse le mercredi 28 novembre 2018, à la Cité de la Culture, afin de dévoiler le programme et les nouveautés de cette nouvelle édition qui aura lieu du 8 au 16 décembre dans plusieurs villes du pays.
Par Fawz Ben Ali
Les JTC, qui ont vu le jour en 1983, célèbrent cette année leur 35e anniversaire. À cette occasion, le directeur du festival Hatem Derbal (à la tête des JTC pour la deuxième année consécutive) a annoncé que cette édition sera spéciale et sera placée sous le signe des festivités et des célébrations de la mémoire.
Du théâtre pour tous
Ainsi, des spectacles d’animation (musique, arts scéniques, danse…) auront lieu quotidiennement sur l’avenue Habib Bourguiba. D’autre part, le public pourra découvrir une exposition rétrospective en images sur les moments forts qui ont marqué les précédentes éditions, mais aussi un livre de 1000 pages qui sortira prochainement, incluant articles, photos et témoignages sur le festival depuis sa création.
Le comédien Raouf Ben Amor, qui préside cette année le comité de sélection, a indiqué que plus de 150 dossiers ont été reçus, mais que le comité a fait preuve d’exigence pour n’en retenir que le meilleur. Ainsi 70 pièces venant de 40 pays ont été choisies et réparties sur différentes sections (compétition officielle, section parallèle, théâtre du monde, expressions théâtrales arabes de la diaspora, théâtre jeune public et enfants…).
La grande nouveauté de cette année réside dans la participation des prisons et centres de réhabilitation, non seulement en tant que spectateurs, mais aussi et pour la première fois en tant que producteurs de pièces.
Des détenus de la prison de Borj Erroumi, de la prison de Mahdia, de la prison de Gafsa et du centre de réhabilitation des mineurs de Sidi El Heni ont écrit et mis en scène des pièces de théâtre spécialement pour les JTC; elles seront jouées en présence des détenus à la Maison de culture Ibn Khaldoun.
Les JTC maintiennent leur promesse de décentralisation culturelles; elles rayonneront encore cette année sur plusieurs régions en partenariat avec les différents centres dramatiques du pays (Kef, Gafsa, Sfax, Medenine, Kairouan, Tataouine, Mahdia, Kebili et Jendouba).
Vers de nouveaux horizons
Avec un réseau de plusieurs partenariats avec des organismes nationaux (UGTT, SNJT, CNAM, Tunisair, les ministères de l’Education et de l’Enseignement supérieur…), Les JTC comptent toucher un public plus large et atteindre de nouveaux horizons, surtout avec l’inauguration de la Cité de la culture et tous les espaces et dispositifs qu’elle offre. Il a été ainsi permis de programmer un nombre de performances beaucoup plus important que les éditions précédentes, et d’offrir au public un choix plus large.
Les activités ne manqueront pas non plus cette année, puisque le festival propose des ateliers, des stages et des colloques sur un tas de questions (le théâtre documentaire, l’écriture dramatique, le théâtre d’enfant, les nouvelles technologies du spectacle …), et ce, en présence de grands noms du théâtre national et des institutions internationales comme la Ligue chinoise pour la scénographie et les technologies du théâtre, le Théâtre Der Ruhr d’Allemagne, le Piccolo Teatro d’Italie…
La Palestine sera à l’honneur cette année avec un hommage lors de la cérémonie d’ouverture qui aura lieu à la Salle de l’Opéra (Cité de la Culture) où sera donnée la pièce palestinienne ‘‘Retour en Palestine’’, qui sera suivie d’un récital des deux poètes palestiniens Mourid Barghouthi et Tamim Barghouthi.
Les JTC rendent aussi hommage au théâtre burkinabé avec plusieurs pièces de troupes burkinabaises, ainsi qu’une journée d’étude en présence de professionnels du théâtre pour réfléchir sur les liens de collaborations et partenariats entre le théâtre africain et les théâtres du monde.
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