La veuve de Khaled Ghozlani et ses 7 enfants ont été placés dans une maison à Kasserine loin de leur ancienne demeure située au flanc de la montagne où il leur est devenu impossible de vivre à cause de la menace terroriste.
Plusieurs informations ont circulé après l’assassinat, le 14 décembre 2018, de Khaled Ghozlani, par un groupe terroriste descendu des montagnes. Cinq jours après ce drame, il est important de faire le point sur la situation et sur les actions entreprises par l’Etat pour assurer la protection de cette famille qui, en deux ans, a vécu 2 drames, puisqu’à la fin 2016, le caporal Saad Ghozlani, le cadet de Khaled, avait été tué par le même groupe terroriste.
Les députés Marwa Bouazi (Nidaa Tounes) et Mohamed Rachdi (Coalition nationale) ont fait savoir que le jour de l’enterrement de Khaled Ghozlani, des terroristes seraient descendus de la montagne pour tenter d’éliminer sa sœur et qu’ils auraient même tiré des coups de feu pour marquer leur présence et faire une démonstration de force. Cette information a été démentie formellement à Kapitalis par une source sécuritaire officielle qui affirme que la psychose ayant a pris place dans la région alimente les rumeurs les plus folles, ce qui est compréhensible, ajoute-t-il.
Interrogée sur les actions entreprises en faveur de cette famille brisée par le double drame qu’elle vécu, la même source a affirmé que la sécurité des Ghozlani est l’une des priorités des autorités sécuritaires. C’est ainsi que la veuve de Khaled et ses 7 enfants (âgés de 2, 4, 8, 9, 17, 18 et 20 ans) ont-ils été provisoirement hébergés dans une maison située loin de leur domicile familial, en attendant de leur en trouver une autre plus appropriée à leurs besoins. Ils sont suivis par des psychologues et les plus jeunes des enfants seront bientôt à nouveau scolarisés, dans la zone où ils ont déménagé. Il seront également accompagnés dans leurs études pour en faire de brillants élèves et afin qu’ils puissent prendre leur revanche sur la vie.
Quant aux 3 autres, déscolarisés, dont une fille de 17 ans, ils auront une formation adéquate et un travail devra leur être trouvé selon leurs qualifications, afin de leur permettre de vivre dignement, ajoute la même source.
Par ailleurs, Mme Ghozlani et ses enfants devront percevoir la compensation financière prévue par la loi pour chaque famille de martyr (60.000 dinars tunisiens) et bénéficieront également d’une source de revenu fixe.
Kapitalis a interrogé la même source sur le devenir de la mère Ghozlani qui, en deux ans, a perdu deux de ses enfants. On a appris que, depuis l’assassinat de Saad, celle-ci a déménagé avec un autre de ses fils à Tunis. Elle a bénéficié de la compensation prévue par la loi et perçoit une partie du salaire de Saad (plus précisément 600 DT).
Son plus jeune fils a été placé dans une entreprise, où il a été titularisé et est payé 700 DT.
Est-ce suffisant pour bien vivre ou pas assez ? On peut en débattre, mais on ne peut affirmer, comme certains, que la famille Ghozlani a été totalement abandonnée par l’Etat tunisien. L’information est sacrée, c’est pourquoi nous avons recueilli et partagé ces éléments qui méritent d’être connus du grand public.
Sur un autre plan, la mère Ghozlani s’est rendue à Sbiba, pour les funérailles de son fils, mais elle devra bientôt retourner chez elle à Tunis.
«Toutes les mesures citées ci-haut sont un minimum que l’on doit à cette famille, bien que rien ne ramènera à la vie les deux martyrs», a conclu la même source en assurant que la famille Ghozlani ne sera pas abandonnée par l’Etat.
On notera que la Commission de sécurité du parlement a décidé, lundi dernier, d’auditionner le ministre de l’Intérieur, Hichem Fourati, au sujet des dernières attaques à Sbiba, Kasserine, lorsque 12 terroristes sont descendus de la montagne, ont volé une voiture à un habitant, douanier de son état, braqué une banque au centre de Sbiba, avant de rendre, sur le chemin du retour, chez Khaled pour le tuer devant sa femme et ses enfants.
Y. N.
Kasserine : L’Etat tente de se racheter en accompagnant la famille Ghozlani
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