Poète et auteur dramatique libanais de langue française, Georges Schehadé, a laissé une immense oeuvre théâtrale et poétique.
Né le 2 novembre 1905 à Alexandrie et mort le 17 janvier 1989 à Paris, Georges Schehadé est l’auteur d’une importante œuvre théâtrale proche des conceptions du nouveau théâtre, dont il est l’un des chefs de file avec, entre autres, Beckett, Ionesco ou Arthur Adamov.
Schehadé est également l’auteur de plusieurs recueils poétiues. Tôt reconnue, son œuvre a été saluée et défendue par les plus grands (Paul Eluard, André Breton, Saint-John Perse, René Char, Jean-Louis Barrault, Octavio Paz, Philippe Jaccottet, Salah Stétié…). En 1986 il se voit décerner par l’Académie française le Grand prix de la Francophonie, créé l’année même.
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Ce n’est pas des mots pour rien ce poème
Ce n’est pas un chant pour personne cette mélancolie
Voici l’automne et ses froides étoiles
Il reste assez de vent pour s’enfuir
L’oiseau d’Afrique demande l’heure
Mais la mer est loin comme un voyage
Et les pays se perdent dans les pays
– Ecoute à travers les ramures
Le bruit doré d’un arbre qui meurt
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Elle marchait dans un verger
De douces syllabes tombaient des arbres
L’air n’avait plus de couleur
C’est la naissance du soir
La première fraîcheur des nids
Rêvait un peu la jeune fille
En regardant autour d’elle
Maintenant la nuit se répète à l’infini
Les arbres se cachent dans leurs feuilles
Et le silence arrive de loin
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C’est encore une fois l’automne
Le jardin court derrière ses feuilles
Personne n’est plus là :
Les fenêtres les gens
Mais le vent
Il y a une lune oubliée
Dans le ciel comme une figure
En souvenir du bel été
A boire disait une fontaine
Extraits du recueil ‘‘Le nageur d’un seul amour’’, 1985.
Le poème du dimanche : ‘‘Index des travaux du vent’’ d’Adonis
Le poème du dimanche: ‘‘Ô tyran oppresseur’’ de Abou El Kacem Chebbi
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