La Tunisie a perdu aujourd’hui, samedi 26 janvier 2019, l’un de ses vaillants enfants, l’universitaire et militant Abdallah Jamoussi, homme de culture et de réflexion. Kapitalis a perdu aussi, en lui, l’un de ses contributeurs les plus perspicaces.
Le défunt sera inhumé cet après-midi, après la prière d’El-Âsr, au cimetière de Chihia, à Sfax.
Le regretté était un ancien militant de l’opposition sous les régimes de Bourguiba et de Ben Ali. Depuis les années 1970, il a publié de très nombreux articles d’analyse politique et sociologique dans les journaux de l’opposition.
Né à Sfax en 1945, Abdallah Jamoussi était passionné de théâtre. À l’âge de 15 ans, il fonde une troupe d’amateurs, avant de rejoindre une troupe professionnelle, mais il s’en est vite éloigné, en se rendant compte que le théâtre était instrumentalisé à des fins de propagande politique. Il renonce alors au théâtre pour l’enseignement. Et, en parallèle, il continue de contribuer à des activités littéraires, syndicales, politiques et se distingue par ses articles sur les cataclysmes de l’histoire.
Anthropologue et romancier, il publie, en 2005, une étude anthropologique intitulée : ‘‘La première charte primitive’’. Ce livre écrit en arabe traite de la genèse de la conscience, sujet qui lui a permis d’étudier les interactions sociales et politiques sur une période de près de deux décennies.
Coïncidence de l’histoire, Abdallah Jamoussi meurt le jour du 41e anniversaire des événements sanglants du 26 janvier 1978, suite à l’affrontement entre l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et le gouvernement, événements auxquels le défunt a consacré l’un de ses derniers articles dans Kapitalis.
Imed Bahri
Articles de Abdallah Jamoussi publiés dans Kapitalis :
Mohamed Ali Hammi et l’orthogenèse du mouvement syndical en Tunisie
Un hiver tunisien : Retour sur l’échec de la grève générale du 26 janvier 1978
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