Retour sur l’œuvre photographique exceptionnelle consacrée au patrimoine culturel tunisien, dans son authenticité, sa richesse et sa pluralité, capté par le regard amical, tendre et joyeux de Jacques Pérez.
Par Fawz Ben Ali
Le film ‘‘La Tunisie de Jacques Pérez’’ sur les 50 ans de carrière du photographe Jacques Pérez a été projeté pour la première fois, le mercredi 23 janvier 2019, à l’Institut français de Tunisie (IFT), en présence de l’équipe du film.
L’auditorium de l’IFT regorgeait de monde ce soir-là, en présence de l’auteur du film Frédéric Mitterrand, son producteur et réalisateur Saïd Kasmi (fils adoptif de Frédéric Mitterrand) et du protagoniste principal du film, le grand photographe tunisien Jacques Pérez.
Frédéric Mitterrand.
La Tunisie comme on l’a jamais vue
«Il s’agit d’une œuvre très importante aussi bien sur le plan artistique qu’historique», estime Frédéric Mitterrand qui a eu l’idée de faire ce film «par devoir de mémoire et pour conserver un fragment de l’histoire de la Tunisie contemporaine», explique Saïd Kasmi. «Le tournage de ce film a été une expérience artistique, intellectuelle et humaine», ajoute-t-il.
Frédéric Mitterrand, éternel amoureux de la Tunisie, où il avait d’ailleurs adopté deux fils dont Saïd Kasmi, a annoncé que ce film est le premier chapitre d’une série qu’il voudrait consacrer au patrimoine culturel tunisien.
‘‘La Tunisie de Jacques Pérez’’ est le portrait d’un photographe humaniste qui porte un amour immense à la Tunisie et qui a réussi au fil de ses 50 ans de carrière à la rendre visible aux yeux de tous. Jacques Pérez a toujours refusé de se considérer comme un artiste; pour lui, la photographie n’est pas un art et le photographe ne crée rien, il est simplement «un capteur privilégié».
Saïd Kasmi.
Né d’un père Tunisien et d’une mère allemande, Jacques Pérez est resté jusqu’à ce jour fortement attaché à son pays natal qu’il n’a jamais envisagé de quitter. Familiarisé depuis son enfance à l’image, il a développé un intérêt particulier pour la photo qui est devenue plus tard une forte passion puis un métier. Aujourd’hui, on parle d’une carrière d’une cinquantaine d’années représentant un témoignage exemplaire sur l’histoire contemporaine de la Tunisie.
Une vie dédiée à la photographie
Dans ce film, on revient sur les chapitres de cette vie dédiée à la photographie entre inspirations, lieux emblématiques et rencontres (comme celle avec le grand photographe américain Man Ray) qui ont animé la vie de l’artiste. Jacques Pérez se rappelle de la naissance de son premier livre ‘‘Eloges de Sidi Bou Saïd’’ qu’il a sorti notamment grâce au soutien de Feu Mohamed Ben Ismaïl, fondateur des éditions Cérès, un livre qu’il aurait préféré consacrer au cœur battant de la ville de Tunis, loin des clichés touristiques.
Jacques Pérez au premier rang.
D’autres ouvrages se sont ensuite succédé sur les juifs de Djerba, sur les bijoux traditionnels tunisiens, sur les dessins d’Alexandre Roubtzoff… Mais aussi des cartes-postales qui proposent un autre regard sur le pays.
‘‘La Tunisie de Jacques Pérez’’ est un film passionnant accompagné par la voix off de Saïd Kasmi, se présentant comme un voyage dans le temps et dans l’espace en parcourant toutes ces villes et tous ces coins qui ont inspiré le photographe, d’abord la Médina de Tunis, où il a toujours vécu, Sidi Bou Saïd, Carthage, Kairouan, Djerba … une série de photographie inédites défilent alors sur l’écran avec des histoires et des anecdotes, des clichés qu’il a pris l’habitude de prendre sur le vif et sans recadrage. «Je prends chaque photo comme si c’était la première et la dernière», dit-il.
Le prochain documentaire dans cette série consacrée au patrimoine culturel tunisien sera dédié au peintre orientaliste russe Alexandre Roubtzoff qui avait essentiellement travaillé en Tunisie, annonce Fréderic Mitterrand.
Crédit photos Institut Français de Tunisie.
Entretien : Jacques Pérez, grande figure de la photographie tunisienne
Le film ‘‘La Tunisie de Jacques Pérez’’ : La Tunisie en photographies
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