L’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) dénonce le non-lieu décidé hier, mercredi 30 janvier 2019, par la justice, à l’encontre du prof à la retraite accusé de harcèlement sexuel d’une de ses élèves de 14 ans.
L’élève avait porté plainte, en décembre dernier, contre l’enseignant qu’elle accuse de l’avoir harcelée à maintes reprises lors de cours particuliers dans un lycée privé et de lui avoir envoyé des messages avec des propositions indécentes.
Selon la plaignante, l’enseignant la harcelait depuis octobre 2018, mais la justice a décidé d’un non-lieu dans cette affaire, pour manque de preuves.
L’ATFD, qui accompagne la victime présumée depuis 4 mois, a dénoncé cette décision de justice estimant que le juge n’a pas appliqué la loi organique n° 2017-58 du 11 août 2017, relative à l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Celle-ci stipule dans son article 2 : «Est considéré comme violence sexuelle : tout acte ou parole dont l’auteur vise à soumettre la femme à ses propres désirs sexuels».
Cette même loi ajoute dans son article 15 : «est considéré comme harcèlement sexuel toute agression d’autrui par actes ou gestes ou paroles comportant des connotations sexuelles qui portent atteinte à sa dignité ou affectent sa pudeur, et ce, dans le but de l’amener à se soumettre aux désirs sexuels de l’agresseur, ou en exerçant sur lui une pression dangereuse susceptible d’affaiblir sa capacité à y résister».
«L’Association salue le courage et la détermination de l’adolescente, non seulement pour avoir porté plainte contre l’agresseur, mais aussi d’avoir affronté les sévères répressions sociales et les pressions dont elle a été victime pour abandonner les poursuites contre celui qui lui a infligé des violences, sous prétexte qu’il s’agisse d’un prof, qui plus est âgé», ajoute l’ATFD dans un communiqué.
Y. N.
Harcèlement sexuel : Une élève porte plainte contre son prof à Kairouan
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