« La reine du cœur » de Houda Ajili/ »Venus » de Sadika Keskes.
Le Musée national du Bardo accueille en ce moment et jusqu’au 28 février 2019 l’exposition collective d’art contemporain «En attendant Vénus», un hymne à la sensualité, à la féminité, à la vie et l’art partagé.
Par Fawz Ben Ali
Après «Instant tunisien» exposition rétrospective sur la Révolution du 14 janvier 2011 qui se tient encore à la salle des expositions, le Musée du Bardo abrite une deuxième exposition à la salle «Sousse» au 1er étage, dédiée à Vénus, déesse de l’amour, de la séduction, de la beauté et de la civilisation dans la mythologie romaine. Une figure féminine qui a toujours représenté une importante source d’inspiration pour les artistes à travers les siècles.
« Apparition de Venus » de Driss Rahhaoui.
Un dialogue tuniso-marocain
Inauguré le 26 janvier dernier en présence du ministre des Affaires culturelles Mohamed Zine El Abidine, l’exposition est signée 18 artistes tunisiens et marocains qui ont tenté chacun à sa manière et avec ses propres outils de se réapproprier le mythe de Vénus et de rendre hommage à la femme en général. «Je ne peins pas ce que je vois, je peins ce que je pense», une citation de Pablo Picasso mise en exergue dans cette exposition où les 9 artistes femmes du côté tunisien et 9 artistes hommes du côté marocain ont donné libre cours à leur imagination et à leur talent, et ce, dans le cadre de la promotion des coopérations culturelles entre les deux pays maghrébins, d’où le soutien du ministère tunisien du Tourisme et de l’Artisanat et les deux ministères des Affaires culturelles tunisien et marocain.
« En attendant Venus » de Michela Margherita Sarti.
L’exposition comprend 18 créations nées d’une résidence artistique en Tunisie dans une démarche de valorisation du patrimoine culturel tunisien autour de Vénus, l’une des divinités féminines les plus représentées dans les mosaïques et sculptures romaines du Musée du Bardo.
« La tempête » de Marianne Catzaras.
Vénus, du mythe à l’art contemporain
Dans cette exposition d’arts plastiques, on retrouve l’artiste peintre tuniso-italienne Michella Margherita Sarti (propriétaire de la galerie Efesto à la Marsa où elle vit et travaille depuis 1996). Elle est dans ce projet commissaire d’exposition mais aussi exposante avec sa peinture éponyme «En attendant Vénus», toujours fidèle à son style de pop-surréalisme où se mêle l’univers onirique aux techniques graphiques.
« Sans titre » d’Albdelkarim Azhar.
L’écrivaine et photographe tuniso-grecque Marianne Catzaras participe également à l’exposition avec «La tempête», une création photographique avec composition numérique, dans le style habituel de l’artiste qui puise son inspiration dans la nature, les paysages, le silence et le noir et blanc.
« Orgueil, amour… » de Mohamed Elouanti.
«Vénus de la Hafsia» de Mouna Jemal Siala, «L’apparition de Vénus» de Driss Rahhaoui, «Envie d’être» de Houda Ghorbel, «She’s my Vénus» d’Amira Mtimet, «Vénus dans tous ses états» d’Alia Derouiche Cherif, «La reine du cœur» de Houda Ajili … des dizaine de toiles contemporaines prennent place en toute harmonie au milieu d’un immense patrimoine culturel et artistique riche de plusieurs siècles, proposant des regards nouveaux, personnels et passionnés sur la représentation de la féminité.
À côté de tous ces tableaux de grands formats, se dresse une sculpture en cubes de verre soufflé tenue par une structure de fer forgé, signée Sadika Keskes, la spécialiste des métiers de verre et des arts du feu. Une représentation originale, décalée et en toute finesse de l’artiste souffleuse de verre.
« She’s my Venus » d’Amira Mtimet.
«En attendant Vénus» est un hymne à la sensualité et à la féminité; une exposition qui invite au partage interculturel entre des artistes tunisiens et marocains, mais aussi à un dialogue entre un vieux patrimoine et l’art contemporain, dans cet espace chargé d’histoire, témoin de la barbarie des islamistes auteurs de l’attentat du 18 mars 2015, ces angoissés de la femme et de l’art, bref, de la vie…
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