Une lettre a été adressée au chef du gouvernement Youssef Chahed afin de faire libérer Anas (23 ans) qui, en allant porter plainte pour viol, s’est vu placé en détention pour homosexualité, sur la base de l’article 230 du code pénal.
C’est Me Mounir Baatour, président de l’Association Shams défendant les homosexuels, qui a adressé la lettre au chef du gouvernement, en rappelant qu’Anas est en détention depuis un mois, et qu’il est dans un mauvais état psychique, car constamment harcelé et attaqué par ses codétenus : «Il est au bord de la dépression nerveuse et son procès a été reporté pour le 11 février 2019», précise l’avocat.
Ce dernier a également indiqué dans sa lettre que le test anal qu’a subi Anas pour «prouver» son homosexualité n’aurait jamais dû être ordonné par le procureur, en rappelant qu’en 2017, Mehdi Ben Gharbia, alors ministre des Relations avec les instances constitutionnelles, de la société civile et des Droits de l’homme, s’est engagé auprès des Nations unies à faire abolir ce test en Tunisie. «Cette promesse n’a toujours pas été mise en œuvre», déplore Me Baatour.
«Nous faisons appel à vous et vous exhortons d’intervenir auprès de qui de droit pour lever, sans conditions, les charges retenues contre Anas», écrit le président de l’Association, en affirmant que sa demande est soutenue par des organisations tunisiennes et mondiales, à l’instar de All Out, qui a lancé, de son côté, une campagne de sensibilisation internationale sur le cas d’Anas et une pétition en ligne pour l’aider dans cette démarche.
«Nous sommes foncièrement convaincus que personne ne devrait être emprisonné pour ce qu’il est. La Tunisie a ratifié 14 des 18 traités internationaux sur les droits de l’homme et devrait considérer les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et trans (LGBT) comme l’un des fondements des droits humains», conclut Me Baatour.
Y. N.
Sfax : Agressé et violé, un homo se fait arrêter pour… homosexualité !
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