Le Concours tunisien des produits du terroir, qui est à sa 2e édition, vise, à travers la mise en valeur des produits du terroir, de créer une synergie entre les produits spécifiques aux différentes régions tunisiennes et le développement de nouveaux services touristiques.
Par Cherif Ben Younès
L’Agence de promotion des investissements agricoles (Apia) a organisé hier, jeudi 14 février 2019, à la Cité des sciences de Tunis, une conférence presse présentant la 2e édition du Concours tunisien des produits du terroir. Une compétition qui se déroulera au mois de juin prochain, sous l’égide du ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche.
Dans l’optique d’un tourisme alternatif
Au cours de cette réunion, animée par Karim Ben Amor, plusieurs intervenants ont pris la parole dans une salle archicomble, témoignant de l’importance que cet événement bisannuel est en train de prendre, dans le domaine agricole.
Parmi les conférenciers présents, il y a eu Abderrahmane Chaffai, directeur général de l’Apia, Dorra Ghorbel, directrice générale de la Cité des sciences, Nuria Ackermann, coordinatrice du Projet d’accès aux marchés des produits agroalimentaires (Pampat) et Amani Choubani, agent de programme national à l’ambassade de Suisse.
L’un des points essentiels sur lesquels l’accent a été mis lors de cette conférence consiste en la création d’une nouvelle dynamique de développement régional durable. En effet, ce genre de compétitions permettrait, à travers la mise en valeur des produits du terroir, de créer une synergie entre les produits spécifiques aux différentes régions tunisiennes et le développement de nouveaux services touristiques. Le résultat escompté est la création d’une sorte de «tourisme alternatif» régional (agrotourisme, escapades gourmandes, tourisme culinaire, etc.), qui devrait, par conséquent, faire progresser l’économie locale.
Une opportunité de se distinguer
Le concours des produits du terroir devrait connaître la participation de plusieurs dizaines de producteurs agricoles, qui auront donc l’opportunité de mettre au grand jour leur savoir-faire, souvent ancestral, et la qualité de leurs produits. Une qualité qu’ils pourront améliorer et adapter aux exigences des marchés, grâce notamment aux observations et suggestions des dégustateurs qui auront la tâche de départager les différents concurrents.
Cette compétition est ouverte à tous les producteurs de produits du terroir (agriculteurs, producteurs individuels, sociétés mutuelles des services agricoles, groupements de développement agricole, entreprises de transformation, etc.), qui ont jusqu’au 15 mars 2019 pour procéder à l’inscription.
L’évaluation sera réalisée par des professionnels actifs dans les domaines de l’évaluation sensorielle. Chaque jury sera composé d’un minimum de 3 dégustateurs : un spécialiste (expert produit), un producteur et un consommateur. Par la suite, les produits gagnants bénéficieront d’une promotion auprès des consommateurs et des médias.
La 1ère édition a fait naître plusieurs success stories
Lors de l’édition précédente, 80 produits du terroir ont été récompensés (76 d’entre eux ont reçu une médaille et 4 ont obtenu un prix d’excellence). Des consécrations qui leur ont permis de franchir un palier, à la fois sur le plan national et international, accédant d’un côté aux centres d’achats, à la grande distribution et aux épiceries fines tunisiennes, et assurant d’un autre côté, une promotion à l’international, via la participation à plusieurs événements mondiaux, tels que le festival international de Fès de diplomatie culinaire, le salon agroalimentaire Alimentaria de Barcelone, le salon international de l’investissement agricole et de la technologie de Siat, le Women international Gate, etc.
À cet effet, des lauréats du concours de 2017 ont fait part, lors de cette conférence, de l’impact largement positif de leur sacre sur leurs produits respectifs. Cet impact concerne notamment la notoriété et la commercialisation. L’un des résultats révélateurs consiste en l’augmentation de leurs ventes de 30 à 50%, en moyenne, selon les résultats d’un questionnaire réalisé auprès de 21 producteurs médaillés. «Plusieurs portes m’ont été ouvertes suite à ma médaille de l’année dernière», s’est réjouie Asma Aouinti, représentante de la firme Ritsou, médaillée d’or en 2017, grâce à son huile d’olive extra vierge. «Ça m’a, par exemple, permis d’acquérir la confiance de la clientèle étrangère», a-t-elle rajouté. De véritables «success stories» qui devraient encourager les prétendants de cette année à aller de l’avant pour se distinguer à leurs tours.
Des améliorations attendues
La seconde édition de cette compétition connaîtra plusieurs améliorations, comme le confient Hanen Abidi Ben Ayed et Abir Klai, responsables de la communication du concours.
Parmi les nouveautés, il y aura plus d’exigences en termes de qualité et d’hygiène (agréments, analyses, etc.), et la nécessité de présenter les documents justificatifs, tels que l’agrément sanitaire des produits d’origine animale.
D’un autre côté, plusieurs nouveaux organismes et institutions (ONTT, CTAB, INAT, ESTED, etc.) contribueront à l’organisation du concours. Il y aura également l’implication des points focaux au niveau des Apia régionales dans les 24 gouvernorats, et ce afin de garantir plus de traçabilité et une meilleure communication.
Des produits du terroir tunisiens exposés au salon Siat 2018
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