La Tunisienne Ghaya Feriani Oliveira est aujourd’hui cheffe pâtissière au Daniel Boulud de New York. Sa vie n’a pourtant pas été un long fleuve tranquille. Retour sur le parcours de cette Tunisienne qui fait parler d’elle, et pas seulement à New York.
Par Yüsra Nemlaghi
Née et grandie en Tunisie, Ghaya s’est rendue à New York, dans les années 2000, pour aider sa sœur malade. Elle ne comptait pas rester aux Etats-Unis. Elle prévoyait de retourner à Tunis, où elle avait décroché un diplôme en économie et commerce, pour reprendre son emploi dans une banque d’investissement. Mais les choses ne sont pas déroulées comme espéré: après le décès de sa sœur, et devant prendre en charge son neveu, Ghaya est restée à New York où elle a cherché du travail. Elle a du enchaîner les petits boulots : fleuriste puis baby-sitter, plongeur et femme de ménage dans des restaurants. Et c’est ainsi que sa passion pour la cuisine est née.
Partie pour aider sa sœur malade…
Elle a d’abord travaillé dans une pâtisserie dans le quartier chic d’Upper East Side et tout se passait bien pour elle, mais le commerce a fermé en 2001. Tout s’écroulait de nouveau, mais la chance n’a pas tardé à lui sourire lorsqu’un jeune homme l’informa que le Bar Daniel Boulud cherchait des pâtissiers. Ghaya avait de la peine à y croire, tant l’enseigne était célèbre. Elle s’y est tout de même rendue pour postuler. Sans grande conviction. Mais, contre toute attente, le grand chef cuisinier et restaurateur français l’a embauchée.
La Tunisienne n’a jamais pensé que, peu de temps après, elle allait découvrir en elle des compétences en pâtisserie jusque-là insoupçonnées. En 2007, elle devient même cheffe pâtissière du Bar Boulud, qui, en 2012, crée un restaurant à la même enseigne et Ghaya en prend la responsabilité.
Un an plus tard, Daniel Boulud annonce à Ghaya une nouvelle promotion: elle sera cheffe pâtissière: «Elle est un talent culinaire rare, ne cessant de développer son savoir-faire et même d’innover, et c’est exactement le type de chef que je recherchait pour prendre la responsabilité de mon restaurant phare», commentera M. Boulud.
De plongeur à cheffe pâtissière dans un restaurant huppé
La Tunisienne, partie de rien, mais avec une détermination inébranlable, a été nominée plusieurs fois pour le prix du meilleur chef pâtissier de la James Beard Foundation (2012, 2015 et 2016). En 2017, elle remporte enfin ce prestigieux prix.
Le Guide Michelin, qui avait relaté cette belle histoire, en 2018, vient à nouveau de diffuser le beau parcours de Ghaya, qui n’a même pas le temps de goûter à son succès. Et pour cause: elle a tellement de choses à faire dans sa cuisine pour donner de la joie à ses clients et surprendre encore et toujours leur palais par de nouvelles saveurs dont elle seule a le secret.
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