La Super-coupe, ce n’est pas encore fini: la Fédération tunisienne de football (FTF) va très probablement réviser complètement son «programme». Elle va organiser cette rencontre gala au stade de Radès. Mais quelle gabegie pour en arriver là !
Par Hassen Mzoughi
Dans l’embarras, après avoir été mise en cause, à raison, pour son amateurisme, incapable d’avancer un argument valable et convaincant sur la validité et la solidité de son «partenariat» avec un vis-à-vis qui s’est avérée, preuves à l’appui, douteux, en grosses difficultés d’argent et sans expérience en matière d’organisation, la FTF fait marche arrière et se propose de «rapatrier» la Super-coupe.
Le président de la FTF Wadii Al-Jari et ses juristes «émérites» n’ont pas cessé ces derniers jours de marteler que le partenariat avec la société Oravi World ou Oravi Creative and Marketing (des établissements fictifs ou fonctionnant sous des prête-noms) était solide et clair comme de l’eau de roche.
Les documents vont prouver le contraire tellement ils étaient bourrés de contradictions, de flou, voire de doutes. Bref rien de solide juridiquement parlant! Le contrat n’était qu’un papier de pure forme, sans garanties.
Pourtant, mardi soir, dans l’émission ‘‘Attessia sport’’, Wassef Jelil, l’un des trois membres juristes de l’instance fédérale, continuaient encore à défendre l’indéfendable. Ces «fins limiers» devaient en principe prendre toute leur précaution et anticiper le flop. Ils auraient du avertir au lieu de laisser faire, probablement pour ne pas vexer le grand manitou Jari, qui tenait à ce contrat.
Pour quelques dollars de plus dans une transaction bidon
La grande «vérité» est tombée hier, mercredi 27 février 2019. Soit 75 jours après la signature en grande pompe, le 10 décembre 2018, du contrat avec Oravi à Tunis, la FTF s’est «aperçue» qu’elle avait dealé avec un vis-à-vis pas crédible puisque ce dernier n’a pas fourni, comme prévu, les autorisations légales. Preuve que le deal était d’une opacité sans fin.
La FTF a finalement annoncé, hier, la résiliation du contrat et la poursuite en justice d’Oravi, société qui était supposée organiser, avec la FTF, la Super-coupe de Tunisie au Qatar. Tiens, maintenant on veut poursuivre en justice la société qu’on a choisie et qu’on a défendue jusqu’au bout, en dépit du bon sens et en insultant l’intelligence des Tunisiens. Mascarade !
Le match est par ailleurs reporté pour le mois d’avril. Sans toutefois en préciser la date. Quant au lieu, la FTF n’a plus le choix, après avoir abandonné l’option Doha et la collaboration avec une société intermédiaire. Ce sera donc le stade de Rades.
Ainsi 75 jours après l’annonce du partenariat avec Oravi, qui avait, dit-on, organisé la préparation de la Tunisie pour la Coupe du monde 2018 en Russie (on en apprend soudain des choses !), la FTF se dit prête à assumer l’organisation de son événement qu’elle aurait du normalement prendre en charge dès le départ, au lieu de chercher quelques dollars de plus dans une transaction bidon.
L’Etoile ou le Club bizertin contre l’Espérance
Finalement, un échec retentissant et on va passer à l’as. On était donc parti avec l’Espérance sportive de Tunis (EST), championne de Tunisie 2018, et le Club africain (CA), détenteur de la Coupe de Tunisie la même année, deux des meilleures équipes du pays au … Qatar, alors que la société chargée par la FTF de l’organisation n’avait donné aucune garantie. Puis, quatre jours avant le jour du match, la Super-coupe est d’abord reportée, et maintenant elle se trouve à la recherche d’un deuxième adversaire de l’EST pour compenser le retrait du C.A.
Qui de l’Etoile sportive du Sahel (ESS) ou, le cas échéant, le Club athlétique bizertin (CAB), sera le second acteur de cette improbable Super-coupe de Tunisie ? Le feuilleton en est vraiment devenu ennuyeux…
L’ESS finaliste de la Coupe de Tunisie 2018, annoncera sa décision aujourd’hui jeudi 28 février, au plus tard à 17 h, la veille du voyage pour le Nigeria en vue du match retour contre Enugu Rangers, prévu ce dimanche 3 mars.
Aux dernières nouvelles, le comité directeur est divisé et la décision sera davantage technique. Autrement dit Roger Lemerre va trancher. Toujours est-il que l’ESS est appelée à négocier un calendrier des plus chargés : Coupe de la CAF, Coupe arabe des clubs et championnat de Tunisie.
Ainsi la Super-coupe de Tunisie en avril, c’est en plein mois des quarts de finale (aller : 5-7 avril retour : 12-14 avril) et des demi-finales aller de la Coupe de la CAF (26-28 avril). Il semble improbable que le club ajoute un match «amical» à son calendrier déjà très fourni.
En cas de désistement de l’ESS, le CAB sera sollicité pour animer cette Super- coupe face à l’EST qui a confirmé sa participation pour essayer de gagner un premier trophée de l’année de son centenaire. Le CAB est lui aussi intéressé car n’ayant aucun engagement régional ou continental. De plus ce sera tout bénéf pour les valeureux Bizertins, notamment dans l’hypothèse d’un premier satisfécit de leur saison.
La FTF a-t-elle vendu la Super-coupe de Tunisie à une société fantôme ?
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