La Tunisie se mobilise pour préparer, comme il se doit, le 18e Sommet de la Francophonie. D’ici l’automne 2020, plusieurs rendez-vous sont à l’affiche, dont un Forum de la Francophonie, le 9 mars 2019, à la Cité de la Culture de Tunis, sur les défis économiques et culturels de la communauté francophone mondiale.
Par Zohra Abid
Ce forum, organisé par l’Alliance française de Tunis (AFT) et l’Institut français de Tunisie (IFT), sera ouvert par Christiane Taubira, ancienne ministre de la Justice, qui en clôturera également les travaux, en fin de journée, par un plaidoyer pour la francophonie.
En soirée, on annonce, vers 20H00, à la salle l’Opéra, un show case/DJ set de l’artiste français Orelsan. Les billets à 25DT et 40DT sont en vente à la Cité de la Culture de Tunis ou sur le site spécialisé.
C’est ce qui a été annoncé, lundi 4 mars 2019, lors d’une rencontre avec les représentants des médias, au Club Citroën, aux Berges du Lac de Tunis, en présence de Bassem Loukil, président de l’AFT , l’ambassadeur de France en Tunisie Olivier Poivre d’Arvor, le représentant de la Tunisie auprès de l’OIF, Férid Memmiche (qui s’est beaucoup dépensé pour avoir l’appui des présidents français François Hollande et Emmanuel Macron pour que l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) organise son 18e sommet à Tunis, ainsi que la directrice de l’IFT, Sophie Renaud.
Une langue commune, des perspectives et des défis
Dans son mot de bienvenue, Bassem Loukil a souligné que le forum sera une occasion pour parler des perspectives économiques et des enjeux culturels de la sphère francophone mondiale. Il s’agit, à travers cet espace de débat pluriel, de sortir avec des recommandations concrètes visant à accélérer le développement de l’Afrique francophone.
L’ambassadeur de France en Tunisie a, de son côté, rappelé que la Tunisie a tout à gagner à s’inscrire avec force dans les dynamiques de la francophonie. Elle a d’ailleurs pris une longueur d’avance, sur un pays comme le Maroc, avec le projet d’ouverture, en automne 2019, à Tunis, d’une Université franco-tunisienne pour l’Afrique et la Méditerranée. La francophonie ne se limite plus à la France, qui reste cependant un grand frère, a lancé M. Poivre d’Arvor. La Francophonie c’est 88 Etats et gouvernements et 300 millions de francophones répartis sur les 5 continents: y adhérer, c’est profiter de cette immense synergie porteuse.
Bassem Loukil.
Le français comme ouverture et tolérance
Férid Memmiche, l’un des plus fervents défenseur de la langue française en Tunisie, où la forte présence de langue de Voltaire compte aussi de nombreux détracteurs, a cru devoir préciser que le français n’est pas venu en Tunisie avec la colonisation, mais bien avant l’instauration officielle du protectorat français en 1881. Les beys de Tunis étaient fascinés par la modernité, qui, au cours du 19e siècle, s’exprimait aussi en français, a-t-il cru devoir rappeler. C’est au milieu de ce siècle que des réformes ont été lancées et que le collège Sadiki a été construit. «On y enseignait le français et plusieurs disciplines scientifiques en cette langue. Le français ne nous a pas été imposé par les armes, mais grâce à cette langue on a été nourris, en tant que Tunisiens à la source des grands principes humanistes, notamment les droits de l’homme, la tolérance et l’ouverture», a plaidé M. Memmiche, en rappelant l’esprit d’ouverture des Tunisiens, et cette ouverture, a-t-il insisté «ne touche pas à l’identité mais la réconforte et l’enrichit».
Sophie Renaud annoncera, de son côté, le 1er MappeMonde, un rendez-vous des accents francophones qui aura lieu les 9 et 10 mars à Tunis et du 18 au 29 mars à Sousse, Sfax, Gafsa, Bizerte et Kairouan. Ce MappeMonde donnera la parole aux auteurs et artistes francophones, musiciens, designers, écrivains, slameurs…, et rendra hommage aux pères fondateurs de la francophonie, Léopold Sédar Senghor, Habib Bourguiba et Hamani Diori.
Sophie Renaud, Férid Memmiche et Olivier Poivre d’Arvor.
Les invités de la sphère francophone de Tunis
Parmi les intervenants aux panels programmés par le Forum de la francophonie, on annonce Slim Khalbous, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Zine El Abidine, ministre des Affaires culturelles, Afif Ben Yedder, président et fondateur du groupe IC Publications, l’historien Gilles Pécout, l’acteur et comédien Nidhal Saadi, la romancière Faouzia Zouari, prix des Cinq continents de la Francophonie, Marie-Christine Saragosse (présidente de France Média Monde), Samar Louati (présidente de l’Atuge), Xavier North (inspecteur général des affaires culturelles), Mohamed El Kettani (président d’Attijariwafa Bank), Bruno Bernard (économiste spécialiste de l’économie francophone), Marie Chantal Uwitonze (directrice générale de Mach Consulting), Bruno Bernard (économiste spécialiste de l’économie francophone), Etienne Minoungou (comédien et metteur en scène), ainsi que le comédien et metteur en scène Jacques Bonnaffé.
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