Un couple britannique originaire de Malton, un petit village du nord de l’Angleterre, a effectué un retour émouvant à Sousse, là où il y a près de quatre ans ils ont échappé à la mort horrible. Ce «pèlerinage» était pour eux une nécessité absolue…
Par Marwan Chahla
Steve et Jacqui Walls sont revenus sur leurs pas pour refaire le parcours de ce qu’ils ont vécu en cette terrible journée du 25 juin 2015, où le fou furieux Seifeddine Rezgui avait arrosé des balles de son AK 47 la foule de touristes du Port El Kantaoui, tuant 38 personnes, y compris une trentaine de touristes britanniques.
Les Walls ont rendu visite à l’hôtel Imperial Marhaba, là où Jacqui s’était terrée dans sa chambre pendant plus d’une heure, habitée par la peur que son époux soit mort.
«Depuis pas mal de temps, nous avions l’intention de retourner en Tunisie. Nous savions qu’il fallait le faire mais, pour diverses raisons, nous avions reporté ce déplacement. Puis, il y a un mois, nous avons eu le courage de le faire», confie Steve Walls, 69 ans, au « Gazette & Herald » (‘G&H’), hebdomadaire local du nord de l’Angleterre. «Nous avons refait de bout en bout l’itinéraire que ma femme et moi-même avions emprunté. Bien sûr, ce pèlerinage n’était pas une tâche facile et, en de nombreuses occasions, nous avons craqué… mais, d’une manière générale, les choses se sont bien passées», ajoute-t-il.
Steve a également révélé au ‘‘G&H’’ qu’il a assisté avec son épouse à la cérémonie d’inauguration du Mémorial du Parc de Cannon Hill, à Birmingham, dédié aux victimes des attentats du Bardo et de Sousse, de 2015.
Steve Walls, qui a été pendant longtemps diagnostiqué comme souffrant de troubles de stress post-traumatique, avec des flashbacks à répétition, a indiqué que le jour même de leur rapatriement en Angleterre, au lendemain de l’attentat de Sousse, le couple Walls avait pris la ferme résolution de retourner en Tunisie. Il explique que «cette décision nous paraissait importante pour en finir définitivement avec cet horrible chapitre de notre vie.»
L’idée de ce retour à Sousse n’était pas du goût de certaines personnes de l’entourage du couple. «Il y en avait beaucoup parmi les membres de notre famille et nos amis qui nous ont déconseillés d’entreprendre cette expérience. D’autres, par contre, nous ont encouragés: pour ceux-ci, il s’agissait d’un acte courageux et ils étaient sûrs que ça allait nous faire du bien. En fin de compte, ils ont eu raison de nous soutenir à le faire», reconnait Jacqui, 61 ans.
A présent que ces retrouvailles de la Tunisie ont eu lieu, les Walls ont «remis [leurs] pendules psychologiques», ont tourné définitivement cette page du 25 juin 2015 et leur vie peut continuer…
Autre détail important que Steve n’a pas manqué de mentionner à propos de ce retour à Sousse: «Nous avions une dette envers le personnel de l’hôtel et les Tunisiens que nous avions connus durant notre séjour. Il fallait que l’on fasse ce voyage pour nous, pour eux, pour ce peuple admirable et pour ce beau pays.»
«Maintenant, c’est fait et c’est très bien ainsi. D’ailleurs, nous envisageons de refaire un autre voyage en Tunisie l’été prochain –pour commémorer, par exemple, le quatrième anniversaire de l’attentat», promet Jacqui.
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