Ph. Amine Boussoffara.
Ghada Belabed, l’artiste ayant pris part à l’initiative citoyenne d’embellissement des piliers du pont de la République à Tunis, a réalisé un portrait d’Ibn Arabi. Un pied de nez à la municipalité de Tunis qui a récemment enlevé le nom du grand philosophe musulman du 12e siècle d’une rue de la capitale.
C’est certainement l’oeuvre la plus remarquée parmi celles réalisées depuis hier, dimanche 17 mars 2019. Et qui sont toutes plus belles les unes que les autres. Ici, on l’a compris, c’est le clin d’œil moqueur qui donné au travail de Ghada Belabed une dimension particulière, et un geste militante.
En effet, le changement de nom de la rue Ibn Arabi par celle de Serbie à Tunis, malgré son inscription dans une démarche diplomatique, avait provoqué l’indignation et la colère des Tunisiens, qui y ont vu un acte politique de la maire islamiste de la capitale, Souad Abderrahim, les islamistes étant hostiles par définition au mysticisme, dont Ibn Arabi est l’un des plus illustres maîtres à penser. Aussi, remettre à l’honneur Ibn Arabi au centre-ville de Tunis a une valeur de résistance à la montée de l’islamisme dans le pays.
Ghada Belabed n’a pas encore achevé son œuvre mais elle fait déjà beaucoup parler d’elle et sa fresque réhabilité «le grand maître», au bonheur de beaucoup de ses compatriotes.
Y. N.
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