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PGE-Gabès : Gouvernance environnementale au service du développement

Le Programme d’appui à la Gouvernance environnementale locale de l’activité industrielle à de Gabès (PGE-Gabès), financé par l’Union européenne, vient d’être clôturé, a permis d’appuyer la gouvernance locale dans cette région du sud-est de la Tunisie.

PGE Gabès a permis aussi de mettre à contribution la société civile et de mettre en avant son rôle comme relais principal du développement durable du territoire. Et de révéler les difficultés de mettre en route des programmes en concertation avec le monde industriel et l’administration publique.

Le séminaire de clôture de ce programme, qui s’est tenu le 27 et 28 février 2019, à Gabès, a été l’occasion de revenir sur les résultats de quatre années d’activités en faveur d’une gouvernance environnementale impliquant les organisations de la société civile (OSC) de la région.

Pendant ces deux journées s’est réuni un consortium d’acteurs (associations, secteur privé, autorités locales, chercheurs, universitaires, bailleurs) autour d’ateliers thématiques permettant de mener une réflexion sur les acquis du PGE-Gabès et de proposer des pistes pour prolonger le travail accompli depuis 2015 par les 68 associations gabésiennes et les nombreux acteurs locaux du projet. C’est autour des notions de RSE, gouvernance locale et d’accès aux données environnementales que ce sont organisés ces moments d’échanges.

Le besoin d’une vision concertée entre les acteurs du territoire

Les discussions ont été riches. Les débats qui ont animé ces ateliers ont permis d’amorcer un début de capitalisation sur le projet et de définir une vision d’avenir durable pour la région.

De nombreuses interventions, pendant ce séminaire de clôture, sont revenues sur le rôle des instances de la gouvernance locale appuyées par le PGE-Gabès.

La dynamique lancée par le PGE-Gabès a rendu possible la mise en place de dispositifs de gouvernance locale environnementale avec la Chambre de concertation locale pour le développement durable de Gabès (CCL) ou encore la Plateforme de la gouvernance de l’eau.

En revanche, la durabilité de ces instances est notamment remise en cause du fait d’un manque d’implication des administrations dans ces organes de concertation et l’absence d’une vision concertée entre les acteurs de ces dispositifs.

Les élections locales ne se sont déroulées qu’en mai 2018, le PGE n’a pas pu suffisamment s’appuyer sur ces institutions qui constituent pourtant la pièce maîtresse de la gouvernance locale.

Une grande attente a été exprimée par les participants sur la prise de participation des municipalités dans le processus de décentralisation et l’affirmation de leur soutien au sein de ces instances.

L’implication de la société civile dans des organes de gouvernance locale est apparue certes comme un progrès, mais reste insuffisante. L’utilité de ces instances dépendra de l’adhésion de l’ensemble des acteurs du territoire, dont le secteur économique.

Le monde industriel n’est pas encore associé à ces dispositifs. Les intérêts divergents entre activité économique et préoccupation environnementale entravent le développement d’une réflexion concertée pourtant essentielle à la mise en place d’une gouvernance locale environnementale.

Patrice Bergamini.

«C’est la responsabilité de chacun qui est en jeu à Gabès»

Les discours d’ouverture de la deuxième journée du séminaire ont réaffirmé les potentialités d’actions qui existent aujourd’hui à Gabès et la nécessité de responsabiliser l’ensemble des acteurs du territoire.

Les initiatives environnementales portées dans la région peuvent faire de Gabès un modèle de développement local durable pour d’autres zones sinistrées par la pollution. La question environnementale apparaît aujourd’hui en tête des priorités régionales et nationales. Cependant, le droit à vivre dans un environnement sain exempt de pollution passe par une responsabilisation de tous. C’est pourquoi la thématique de la RSE était si présente dans les discours.

Pour Gilles Chausse, directeur de l’Agence française de développement (AFD) en Tunisie, l’heure est à l’opérationnalisation d’une véritable politique RSE au sein des entreprises gabésiennes et particulièrement au sein de Groupe chimique tunisien (GCT). Ce qui passe par des investissements importants et une sensibilisation autour de la réduction de la pollution des unités industrielles.

Pour Patrice Bergamini, ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Tunisie, la RSE apparaît comme un concept clé pour faire bouger les lignes, «pas de libertés sans responsabilité, c’est aujourd’hui la responsabilité de chacun qui est en jeu à Gabès», affirme-t-il.

Source : communiqué.

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