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Sommet arabe de Tunis : Abdelfattah Al-Sissi se décommande

Caïd Essebsi et Al-Sissi au sommet du G20, en octobre 2018, à Berlin.

Le président égyptien Abdelfattah Al-Sissi ne prendra pas part au 30e Sommet de la Ligue des Etats arabes, qui se tiendra demain, dimanche 30 mars 2019, à Tunis, en présence de nombreux rois et présidents arabes. 

C’est ce qu’a indiqué, ce matin, le conseiller politique de la présidence de la république, Noureddine Ben Ticha, sur Shems FM, en précisant que le général Al-Sissi s’est excusé en invoquant des raisons qui n’ont aucun lien avec la Tunisie, en réponse à ceux qui ont lié cette absence au fait que le parti Ennahdha, membre de l’Organisation internationale des Frères musulmans, classée organisation terroriste en Egypte, est au pouvoir en Tunisie.

M. Ben Ticha a, par ailleurs, assuré que la Tunisie a déployé tous les moyens humains et logistiques nécessaires pour assurer l’accueil des dirigeants arabes réunis en sommet à Tunis.

Rappelons qu’Al-Sissi, réélu en mars 2018, pour un second mandat de 4 ans, a souvent été critiqué par les dirigeants du parti islamiste Ennahdha, au pouvoir en Tunisie où il dispose d’une majorité parlementaire, qui lui reprochent notamment d’avoir destitué, en 2013, le président Mohamed Morsi, dirigeant des Frères musulmans, et d’avoir fait juger et condamner à la prison la plupart des dirigeants islamistes égyptiens.

En 2015, Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha avait clairement déclaré qu’Al-Sissi n’était pas le bienvenu en Tunisie, estimant qu’il s’agit d’un «dictateur ayant pris le pouvoir par un coup d’Etat».

En novembre dernier, la justice égyptienne avait fait exécuter 9 prévenus islamistes accusés à la peine de mort, pour avoir tué le procureur général en 2015, et ce malgré les appels des organisations internationales à surseoir à l’exécution, ce qu’Ennahdha avait alors vivement dénoncé, en évoquant la violation des droits de l’Homme et en dénonçant l’usage excessif, en Egypte, du pouvoir judiciaire pour museler les opposants politiques.

Rappelons que le président Omar El-Bechir s’est lui aussi désisté après l’appel à son arrestation lancé par Human Rights Watch (HRW). Le chef de l’Etat soudanais fait l’objet de 2 mandats d’arrêt de la cour pénale internationale, notamment pour crimes de guerre et génocide.

Y. N.

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