Une enquête quantitative du cabinet Emrhod Consulting sur «Les Tunisiens et la lecture des livres» réalisée chaque année à l’occasion de la Foire du livre de Tunis confirme ce que l’on sait déjà, à savoir que les Tunisie sont de piètres lecteurs.
Encore une fois, des chiffres confirment la situation pitoyable du livre chez nous.
Entre 2015, date de la première enquête, et 2019, les habitudes des Tunisiens en matière de lecture et leur rapport avec les livres ne semblent pas avoir beaucoup évolué. Les raisons de ce désintérêt ou de cette désaffection sont multiples : faible pouvoir d’achat par rapport aux prix jugés élevés des livres, manque d’une pédagogie d’apprentissage et quasi absence de promotion de la lecture.
A la question «En dehors du Coran, des journaux, revues, magazines et livres scolaires, possède-t-on des livres dans son foyer ?», seuls 26% ont répondu oui en 2019 (contre 25% en 2018 et 19% en 2015) et c’est le non qui l’emporte de très loin : 73% en 2019 (contre 74% en 2018 et 79% en 2015).
Par ailleurs, seuls 10% des interrogés disent avoir acheté un livre, durant les 12 derniers mois, en dehors du Coran, des journaux, des magasines ou des livres scolaires, en 2019, alors que 89% répondent par la négative. C’est à se demander de qui vivent les écrivains, les éditeurs et les libraires !
Le sondage montre aussi que seuls 17% des interrogés ont lu un livre durant les 12 derniers mois, en dehors du Coran, des journaux, des magasines ou des livres scolaires, alors que 82% affirment n’avoir lu aucun livre pendant toute l’année précédente.
Toujours à propos de la lecture des livres, 61% des personnes sondées disent qu’elles ne lisent pas du tout de livres, 20%, lisent peu, 15% moyennement, mais ce taux s’élève à 34% chez les personnes de la classe sociale supérieure au revenu mensuel supérieure à 2000 DT.
Le taux de ceux qui affirment qu’ils lisent beaucoup est on ne peut plus bas : 4%.
Dernière question de l’enquête : «Pensez-vous que d’ici 2030 l’internet va remplacer les livres ?», 53% répondent oui, 30% probablement, et 9% non.
Cette enquête a été réalisée du 1er au 5 avril 2019 auprès d’un échantillon de 1000 personnes représentatives de la population tunisienne, par téléphone dans les 24 gouvernorats (zones urbaines et rurales), selon le mode Cati (Computer assisted telephone interviewing).
I. B.
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