Selon le ministre de l’Education, Hatem Ben Salem, qui était auditionné au début de la semaine par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), les abandons scolaires coûtent annuellement à la Tunisie plus de 1,1 milliard de dinars tunisiens, soit environ 20% du budget du ministère de l’Education.
Cette perte sèche intervient dans un contexte de crise des finances publiques et où le gouvernement peine à mobiliser les financements nécessaires pour redresser une économie en berne.
Selon des statistiques annoncées par le précédent ministre de l’Education, Néji Jalloul, en 2016, plus de 100.000 élèves quittent les bans de l’école chaque année dans le pays. Plus de 75% d’entre eux abandonnent les études dès le cycle primaire, et ce taux augmente d’année en année. «La majorité sont des garçons, soit un nombre deux fois plus élevé que chez les filles», a précisé M. Ben Salem. Pis encore : la plupart des ces décrocheurs n’ont aucune formation professionnelle et se perdent dans la nature, proie à la délinquance.
Autre conséquence : la Tunisie, qui était jadis donnée en exemple pour ses efforts en matière d’éducation des masses, enregistrait, en 2018, une hausse de son taux d’analphabétisme pour la première fois depuis son indépendance, en 1956. Celui-ci est passé à 19,1% contre 18,2 % en 2018.
I. B.
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