Le président fondateur du parti Al Badil Ettounsi, Mehdi Jomaa, a annoncé, lors d’un meeting populaire organisé au Palais des foires à Sousse, hier, dimanche 21 avril 2019, le parti participera aux prochaines élections législatives dans toutes les circonscriptions.
L’ancien chef de gouvernement provisoire (2014) a précisé que le parti participera avec des listes priorisant ses propre compétences, tout en restant ouvert à toutes les potentielles alliances électorales partageant la même vision et les mêmes programmes d’Al Badil.
M. Jomaa a assuré, dans ce cadre, l’absence de négociations sérieuses au cours de la dernière période avec aucune partie, étant donné que Nidaa Tounes est occupé avec ses scissions internes, et que Tahya Tounes est encore en phase de construction, ajoutant que ce «parti du gouvernement doit garantir qu’il n’utilisera pas les moyens de l’Etat dans sa campagne électorale et qu’il veillera à marquer une séparation nette entre l’activité partisane et l’appareil exécutif de l’Etat.»
M. Jomaa a rappelé avoir lancé aux autres partis centristes un «appel de la dernière chance» en vue de «former une large alliance électorale», le but étant de «former une majorité qui puisse être une alternative au gouvernement de l’échec actuel et qui limite l’émiettement actuel du parlement empêchant l’appui politique dont le prochain gouvernement a besoin pour reconstruire et réformer le pays.»
Abordant la situation générale du pays, M. Jomaa a considéré que la crise est le résultat de l’échec de la politique du gouvernement qui impacte aujourd’hui négativement le pouvoir d’achat du Tunisien, entre autres indicateurs économiques catastrophiques. Cela a mené, selon lui, à l’affaiblissement du rôle social de l’Etat.
Tout en pointant du doigt la flambée des prix, l’ancien locataire du palais de la Kasbah a dénoncé ce qu’il a qualifié, sans craindre l’exagération, de «retour de la répression des mouvements sociaux et de la politique de diabolisation de l’opposition» (pas moins !?).
D’autre part, M. Jomaa a insisté sur le fait que ce gouvernement utilise la lutte contre la corruption pour cacher son incapacité à résoudre les problèmes économiques et sociaux des citoyens. Il a aussi souligné l’échec du gouvernement à mettre en œuvre les grandes réformes et à améliorer le quotidien des Tunisiens, ajoutant qu’il n’a même pas pu achever le processus de mise en place de la Cour constitutionnelle et de la Haute instance de la communication audiovisuelle.
Tout en demandant au gouvernement d’œuvrer pour apaiser le climat social et politique, afin qu’il soit propice à l’organisation des élections, et de garantir la neutralité de l’administration, de l’appareil de l’Etat et de la justice, M. Jomaa a aussi demandé au chef du gouvernement de clarifier sa relation avec le parti Tahya Tounes.
En conclusion, l’ancien Premier ministre a présenté les grandes lignes de la vision de son parti et ses orientations économiques et sociales, fruit du travail d’experts et de compétences qu’il compte dans ses rangs, ainsi que des rencontres avec des Tunisiennes et Tunisiens dans les différentes régions du pays. Cette vision a pour objectif de renforcer le rôle de l’Etat dans les domaines de l’éducation, de la santé et du transport, et de protéger le pouvoir d’achat en stimulant l’investissement privé et étranger.
I. B. (avec communiqué).
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