Selon une source présidentielle en Tunisie, les 13 Français armés interceptés le 14 avril 2019, au poste frontalier libyo-tunisien de Ras Jedir, sont des agents de renseignements, entrés sous une couverture diplomatique. La polémique n’en finit pas.
C’est ce qu’indique un article publié aujourd’hui, mardi 23 avril 2019, par RFI, qui cite «une source bien placée au palais présidentiel de Carthage». Cette même source, dont l’identité n’a pas été divulguée, ajoutera que «l’île de Djerba est devenue une base arrière pour les services de renseignements étrangers».
Quelques jours après cet incident, le ministre de la Défense Abdelkrim Zbidi a annoncé aux médias tunisiens que les 13 Français avaient refusé de remettre leurs armes et munitions aux autorités tunisiennes après leur entrée en Tunisie, avant d’y être contraints par l’armée nationale. Il a aussi ajouté qu’un autre groupe de 11 personnes de nationalités de pays européens avaient aussi été interceptés, quelques jours plus tôt, par la marine, dans les eaux territoriales tunisiennes, à Djerba. Eux aussi avaient essayé d’entrer en Tunisie avec leurs armes.
En réaction, Patrice Bergamini, ambassadeur de l’Union européenne, a appelé à «cesser immédiatement la polémique» (sic!), en assurant que les deux groupes sont formés de diplomates membres de la Mission de l’Union européenne d’assistance aux frontières en Libye (Eubam). Il a même assuré que les autorités tunisiennes ont été prévenues à l’avance et que «tout s’est fait dans les règles de l’art».
Patrice Bergamini, tout comme Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur de France en Tunisie, assurent que les diplomates ont fui la Libye à cause de l’insécurité qui y règne depuis mars dernier.
«Alors que nos deux pays doivent faire face à de réels enjeux de sécurité, dans le contexte de la crise libyenne, un certain nombre d’allégations déplacées et de fausses informations ont nourri de vaines et absurdes polémiques», avait indiqué Poivre d’Arvor, en assurant les matériels et équipements du détachement vont être rapatriés vers la France.
Y. N.
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