La classe politique tunisienne apparue après la «révolution» a amplement montré son immaturité, son absence de convictions réelles et donc son total opportunisme.
Par Rachid Barnat
Ce n’est pas avec cela que l’on peut faire une grande politique et développer un projet sérieux pour le pays. Tous ces gens n’ont montré aucun sens patriotique en ce sens qu’ils ne se sont jamais préoccupés vraiment de l’intérêt du pays. Ils se sont contentés de jouer aux petits jeux politiciens, jeux de personnes et de petites ambitions.
Un nombre invraisemblable de partis qui ne correspondent à rien
Les nouvelles élections ne changeront pas la mentalité immature de ces politiques. Il faut donc dans cette période de démocratie naissante que des règles soient prises pour faire obstacle autant qu’il est possible à cette immaturité et à cette absence de patriotisme.
Un exemple montrera la réalité de cette analyse; il s’agira de voir comment y remédier dans l’avenir.
Chaque Tunisien a été effaré par le nombre invraisemblable de partis politiques (plus de 200 !) qui ne correspondent à rien, en dehors de l’ambition ridicule de certains. Il est donc nécessaire que des règles limitent le développement des partis qui, par leur nombre, nuisent à un réel débat démocratique.
Les Tunisiens ont également vu la transhumance «touristique» pour ne pas dire vagabondage des députés d’un parti à un autre avec des retours au parti d’origine, démonstration là encore d’une maladie politique.
Mettre un terme à la transhumance des députés d’un parti à un autre
Il serait sans doute possible de mettre un terme à ces allées et venues ridicules en indiquant qu’une fois élu sur la liste d’un parti, il ne serait pas possible de changer de camp et donc de parti sauf à démissionner de son poste de député.
Cette règle aurait pour mérite que soit respectée par le député la volonté de ses électeurs. Quand ils l’ont choisi, ils l’ont fait en partie parce qu’il se réclamait de tel ou tel parti. En quittant le parti – ce qui est son droit –, ce député trahit ses électeurs et devrait être contraint de quitter son poste.
Cela assurerait une plus grande morale et un respect plus grand de la volonté des électeurs.
Cela aurait aussi le mérite de clarifier la situation et d’assurer des majorités plus stables.
Le droit est fait pour cela. Quand les gens ne sont pas capables par eux-mêmes de respecter ce qui devrait être élémentaire, le droit doit les y contraindre.
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