Ennahdha s’est retourné contre Sigma Conseil après la diffusion, le 3 mai 2019, des chiffres de son dernier sondage d’opinion où le parti islamiste est crédité d’une baisse dans les intentions de vote pour les législatives. Souvent bien classé, Ennahdha n’avait jamais critiqué les résultats des sondages. Si la mauvaise foi devait avoir un nom…
Dans un communiqué rendu public hier, dimanche 3 mai 2019, le parti islamiste s’est dit surpris par les résultats publié par Sigma Conseil où «les intentions de vote pour Ennahdha ont inexplicablement chuté. Rien ne peut justifier que les chiffres passent de 33% au mois de février 2019 à 18%, à fin avril dernier, alors que d’autres partis ont connu, durant cette même période, une montée en flèche», déplore le parti, qui jusque-là, bien placé, s’est gardé de commenter les chiffres présentés dans les sondages.
Ennahdha accuse ainsi le bureau de sondage d’orienter l’opinion publique, en présentant des chiffres manipulés et appelle à mettre en place des dispositifs permettant de contrôler cette pratique, non réglementée en Tunisie, malgré les incessants appels des experts et des analystes politiques.
Que l’on doute des sondages, surtout ceux précédant les périodes électorales, c’est monnaie courante, en Tunisie plus qu’ailleurs, mais que le parti de Rached Ghannouchi le fasse uniquement lorsqu’il chute dans les intentions de vote, et qu’il s’en prenne à Sigma Conseil et ne dise rien contre Emrohd Consulting, qui le place en tête, on est tenté d’y voir le signe d’une mauvaise foi flagrante.
Yüsra Nemlaghi
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