De passage à Tunis, deux grosses pointures de la géostratégie française ont recommandé vivement à la Tunisie de ne plus tourner le dos à la mer et d’optimiser cet atout pour impulser son économie et son développement en cette période crise.
Lors d’un récent dîner-débat organisé par le magazine ‘‘L’Economiste Maghrébin’’ sur le thème : «La Tunisie et le nouvel ordre commercial mondial», Pascal Lamy, ancien directeur général de l’OMC (2005 -2013), a déclaré qu’en cette période de recul de la globalisation et de retour vers le protectionnisme, la Tunisie se doit de faire prévaloir ses atouts naturels.
Parmi ces atouts, il a cité la mer qu’il a qualifiée d’avantage comparatif considérable compte tenu du positionnement de la Tunisie au cœur de la Méditerranée.
Avant lui, Jacques Attali, ancien conseiller du président français François Mitterrand avait tenu le même discours. Animant, fin janvier à Tunis, une conférence économique internationale sur le thème : «Evolution de l’économie mondiale et la place de la Tunisie», M. Attali a estimé que la Tunisie dispose d’une multitude d’atouts, dont son contact direct avec la mer.
«Tournez-vous vers la mer», a-t-il dit, estimant sans doute que notre pays ne tire pas suffisamment profit de sa vocation maritime. «La mer comme enjeu stratégique, comme une source de l’histoire mais aussi d’avenir. Votre projet de port en eaux profondes (à Enfidha, Ndlr) constitue un enjeu absolument stratégique. Vous devez l’accomplir le mieux, le plus vite et le plus vaste possible», a-t-il ajouté. Et de poursuivre : «La question pour vous sera : quels seront les ports qui relieront, dans le futur, l’Europe à l’Afrique. Est-ce celui de Tanger seulement ? Ou y aura-t-il un port tunisien qui assurera aussi cette liaison».
Le message est ne peut plus clair : la Tunisie a perdu beaucoup de temps à tirer des plans sur la comète. Cela fait une éternité qu’elle parle du projet de port en eaux profondes à Enfidha et ne semble pas trop pressée à le réaliser.
Khémaies Krimi
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