La plaque commémorative érigée à l’extérieur du Riu Imperial Marhaba, à Sousse, à la mémoire des 38 victimes de l’attentat terroriste du 26 juin 2015 a été déplacée par les nouveaux propriétaires de l’hôtel. Les familles des victimes crient au scandale…
Selon le quotidien britannique ‘‘The Sun’’ qui a rapporté cette nouvelle hier, lundi 27 mai 2019, cette décision du déplacement du sanctuaire commémoratif a été prise «par souci pour les affaires.»
Le nouveau directeur de l’établissement hôtelier, qui a refusé de donner son nom au ‘‘Sun’’, a expliqué qu’il s’agissait tout simplement d’un déplacement, c’est-à-dire que le monument en question a été «mis à l’abri…»
«Que l’on soit bien clair là-dessus, insiste cet homme, la plaque n’a pas été retirée ou dissimulée. Elle est toujours là dans notre hôtel. Sauf qu’elle est moins exposée que par le passé. Et s’il y a quelqu’un qui souhaite la voir, nous la lui montrerons volontiers. Nous n’avons aucun problème sur cette question.»
Un autre responsable de l’établissement qui, lui aussi, préfère garder l’anonymat, explique: «Nous ne voulons pas rappeler à nos visiteurs que quelque chose de mauvais s’est produit chez nous. Peut-être que s’ils l’apprennent, ils quitteraient notre hôtel.»
D’ailleurs, afin de tourner définitivement la page douloureuse de cet établissement, qui a été récemment racheté par l’espagnol Iberostar Hotels & Resorts, l’hôtel s’appelle désormais Kantaoui Bay…
La citoyenne britannique Suzy Richards, dont le fils et le frère ont trouvé la mort lors de cet attentat du 26 juin 2015, a qualifié les décisions des nouveaux responsables du Kantaoui Bay de «tout à fait irrespectueux» à l’endroit des victimes, des blessés et de leurs familles…
Bref, l’accord sur le traitement à réserver à cette plaque commémorative, entre les nouveaux propriétaires de l’hôtel et les familles des victimes, sera toujours difficile à trouver: les uns souhaitent, normalement, que cette reprise de l’établissement soit la plus «profitable» possible; et les autres, légitimement, veulent que la mémoire des disparus soit la plus «vive» possible.
Marwan Chahla
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